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Le secteur du parascolaire est en colère et le fait savoir

Plusieurs centres vaudois de vie enfantine ont débrayé ou mis sur pied des actions mardi pour exprimer leur mécontentement face à l'assouplissement des normes d'encadrement du parascolaire. En soirée, un cortège de professionnels, parents et syndicats a défilé dans Lausanne. KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) Personnel de l’enfance, syndicats, parents: ils étaient nombreux mardi à pousser un coup de gueule contre l’assouplissement prévu des normes d’encadrement du parascolaire vaudois. Plusieurs établissements ont fait la grève.

Mardi soir, un rassemblement organisé dans la capitale vaudoise a réuni 9000 personnes selon un décompte de Keystone-ATS et 8000 selon la police lausannoise sous le slogan “Vaud cancre du parascolaire?”. Les participants, parmi lesquels de nombreuses familles, ont scandé: “La qualité, le respect ce n’est pas sorcier. C’est pas trop tard, à nous de jouer.” Sur les pancartes, on pouvait lire “L’enfant est notre priorité, pour vous c’est le blé” ou “La prise en charge des enfants n’est pas un jeu”.

Durant la journée, plusieurs structures de garde ont par ailleurs débrayé ou mené diverses actions. Dans la capitale vaudoise, des mouvements de grève ont ainsi été observés aux quatre coins de la ville. “Sur la quinzaine de centres de vie enfantine municipaux, la moitié ont débrayé toute la journée. L’autre dès 16h00”, indique à Keystone-ATS Maria Pedrosa, secrétaire syndicale au SSP Vaud.

Port de brassards

Au niveau des crèches privées subventionnées, certaines ont fait la grève toute ou partie de la journée. A quoi s’ajoutent des stands, la distribution de flyers ou le port de brassards. Du côté des APEMS (Accueil pour enfants en milieu scolaire de 6 à 12 ans), tous ont indiqué débrayer dans l’après-midi.

Dans le reste du canton, des établissements se sont aussi mobilisés. Certains ont fermé leurs portes pour quelques heures ou plus. “Mais un service minimum était toujours assuré”, poursuit la secrétaire syndicale.

Moins de diplômés

Les manifestations s’opposent fermement à la décision de l’Etablissement intercommunal pour l’accueil parascolaire primaire (EIAP) d’augmenter le nombre d’enfants pris en charge par les professionnels. Jusqu’ici, une éducatrice diplômée pouvait par exemple encadrer 12 enfants de 6 à 10 ans. Dès le 1er janvier prochain, ils pourront être 15 sous sa responsabilité.

Pour les 10 à 12 ans, le taux d’encadrement passera d’un adulte pour 15 têtes blondes à un pour 18. Le nouveau cadre prévoit aussi de favoriser l’engagement d’auxiliaires moins formés et par conséquent moins bien rémunérés. Car c’est bien l’argument du coût que l’EIAP met en avant.

Finances plombées

Dans un communiqué, l’organisme souligne que le niveau actuel d’exigence de l’accueil parascolaire croît et pèse de plus en plus lourd sur les finances communales. Autre argument: l’offre parascolaire doit offrir aux parents des solutions leur permettant de s’adapter à un marché du travail qui exige toujours plus de souplesse et de disponibilité.

Interrogée sur l’aspect des coûts, Maria Pedrosa souligne qu’aucune évaluation chiffrée des économies que permettrait ce nouveau cadre n’a été fournie. Et puis “ce n’est pas aux enfants de payer les décisions fiscales des communes”.

Possibles aménagements

La secrétaire syndicale ne se dit pas opposée à de possibles aménagements pour certaines communes, mais refuse que le cadre général soit revu à la baisse. Si le message envoyé mardi n’est pas entendu, les opposants décideront lors d’une prochaine assemblée de la suite des mesures de lutte.

Rappelons que la pétition lancée contre ce nouveau cadre avait recueilli plus de 12’000 signatures. Reste que d’après l’EIAP, elle “manque sa cible” puisque l’association a modifié certaines propositions dans le cadre de la consultation.

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