Le secteur manufacturier s’estime négligé par rapport aux banques

(Keystone-ATS) Zurich – L’industrie manufacturière suisse s’estime négligée au regard des efforts engagés en faveur de la place financière. Ce d’autant plus que le secteur a vécu une phase de vive expansion entre 2003 et 2008, après la stagnation des années 1990.
Mais avec la crise, il est impératif pour la Suisse d’agir pour éviter de douloureux revers, note le cabinet de conseil Booz & Company dans une étude, en collaboration avec la Chambre de commerce Suisse – Etats-Unis. La principale conclusion met en lumière un sentiment d’abandon des acteurs de la branche.
Les banques ont monopolisé l’attention en 2008-2009 durant la crise financière et la récession économique qui a suivi, constatent les cadres supérieurs et experts des 25 entreprises et organismes interrogés. Pour mémoire, l’industrie manufacturière génère 20% du produit intérieur brut de la Suisse.
Par rapport au seul secteur bancaire, la branche apporte une valeur ajoutée deux fois et demie plus importante et emploie près de 700’000 personnes, soit cinq fois plus que les banques. Après avoir stagné dans les années 1990, l’industrie manufacturière suisse a connu une période faste entre 2003 et 2008.
Ainsi, son taux de croissance annuelle moyen s’est fixé à 6% et l’emploi a crû de 1,2% chaque année, relève l’étude. La dynamique a été soutenue en particulier par des activités comme la pharmacie, la chimie, l’horlogerie ainsi que les instruments de mesure, d’optique et de précision.
Avec la récession de 2009, le secteur manufacturier suisse a subi une contraction de 3,6% et une une baisse de l’emploi de 2,4%. Dans ce contexte, il est appelé à relever de nombreux défis pour profiter à plein régime de la reprise économique en cours.
Au rang de ceux-ci figurent la capacité à affronter la concurrence internationale et la nécessité de ne pas voir l’Etat pratiquer une politique trop restrictive en matière d’engagement de main d’oeuvre étrangère.