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Le Service de renseignement surveille avec des nouveaux outils

Depuis l'automne dernier, le Service de renseignement de la Confédération est autorisé sous certaines conditions à intervenir sur des ordinateurs privés en cas de menace sur la sécurité intérieure et extérieure (archives). KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER sda-ats

(Keystone-ATS) Depuis septembre, le Service de renseignement de la Confédération (SRC) peut procéder à des écoutes, placer des micros ou pirater des ordinateurs en cas de menace à la sécurité de la Suisse. Il a lancé quatre opérations de ce type assorties de 40 mesures l’an dernier.

Adoptée par le peuple, la nouvelle loi sur le renseignement est entrée en vigueur le 1er septembre 2017. Elle confère au SRC des compétences de surveillance supplémentaires. Mais pour les réaliser, il lui faut le feu vert du ministre de la défense Guy Parmelin – qui aura dû en discuter avec les conseillers fédéraux Ignazio Cassis et Simonetta Sommaruga – et du Tribunal administratif fédéral à St-Gall.

Ces mesures visent des personnes présentant une menace potentielle dans le domaine du terrorisme, de l’espionnage, de la protection des infrastructures critiques ou de la prolifération, a indiqué lundi le SRC. Elles sont appliquées de manière ciblée aux menaces les plus graves.

Les quarante mesures prises entre septembre et décembre 2017 ont abouti sur deux opérations concernant des actes de terrorisme et deux opérations d’espionnage, selon le rapport annuel du SRC. L’identité des personnes incriminées n’a pas été communiquée, ni les moyens utilisés.

Lors de l’élaboration de la nouvelle loi, le Conseil fédéral avait estimé à 10 le nombre de cas où les nouveaux instruments pourraient être utilisés. Le nombre d’opérations effectuées lors des quatre derniers mois de 2017 est conforme aux attentes, a expliqué le conseiller aux Etats Claude Janiak (PS/BL), président de la Délégation des commissions de gestion sur les ondes de SRF.

Menace terroriste

Le rapport publié par le SRC montre également que l’évaluation de la menace terroriste demeure élevée en Suisse. En avril, le service a enregistré environ nonante personnes à risques, soit des individus représentant un risque élevé pour la sécurité de la Suisse.

Ce nombre recense les djihadistes, des individus qui se sont radicalisés en Suisse mais n’ont pas voyagé en zone de conflit ainsi que des personnes qui soutiennent ou encouragent le terrorisme. Le nombre de voyageurs du djihad est en revanche en recul.

Le monitoring des sites Internets et des réseaux sociaux a permis de repérer depuis 2012, 585 internautes (550 à la fin 2017) ayant diffusé en Suisse ou à partir de la Suisse du matériel prônant l’idéologie djihadiste, ou s’étant connecté avec des personnes défendant les mêmes idées.

Extrémisme de gauche en hausse

Parmi les autres menaces, si l’extrémisme de droite persiste, celui de gauche s’est aggravé. Le SRC a enregistré 100 actes issus de l’extrême gauche en 2017 contre 60 en 2016. Les milieux d’extrême droite suisses semblent agir plus discrètement, précise-t-il. Un seul cas a été enregistré l’an dernier (16 en 2016).

Le Service de renseignement a également détecté des cas de cyberespionnage. Les hackers d’origine russe sont toujours plus nombreux. Ils s’attaquent de plus en plus à des intérêts helvétiques. Le SRC met également en avant les activités de hackers chinois et nord-coréens.

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