Des perspectives suisses en 10 langues

Le sous-marin La Minerve, disparu en 1968, retrouvé au large de Tou

Un sous-marin de l'armée française, disparu en 1968, a été retrouvé au large de Toulon (photo prétexte). KEYSTONE/EPA/DAVID HECKER sda-ats

(Keystone-ATS) L’épave du sous-marin français La Minerve, disparu en 1968, a été retrouvée au large de Toulon, a annoncé lundi la ministre des Armées Florence Parly. Cinquante-deux hommes se trouvaient à bord.

“Nous venons de retrouver la Minerve. C’est un succès, un soulagement et une prouesse technique. Je pense aux familles qui ont attendu ce moment si longtemps”, a écrit la ministre sur Twitter.

“C’est un soulagement, une énorme émotion”, a réagi Hervé Fauve, le fils du commandant de La Minerve. “Ils étaient près de nous, pas loin. C’est un apaisement extraordinaire”, abonde Thérèse Scheirmann-Descamps, la veuve d’un des marins.

Depuis toutes ces années, La Minerve reposait par 2370 m de fond, brisée en trois morceaux, à 18,5 milles marin (35 km) des côtes. “Certaines lettres sont encore visibles, MIN, sur le kiosque”, explique M. Fauve.

Le 27 janvier 1968, le sous-marin militaire, en exercice à une trentaine de kilomètres au large de Toulon, avait coulé en quatre minutes. Malgré les opérations de secours aussitôt entreprises, l’épave n’avait jusqu’ici jamais été localisée.

L’aide des drones

Relancées début juillet à la demande des familles, les recherches auront finalement abouti en moins d’un mois. L’épave a été localisée par le navire américain Seabed Constructor, arrivé mardi dernier pour participer aux recherches, et dont les drones ont apporté la confirmation visuelle de l’emplacement de la Minerve.

Ce navire de la compagnie américaine privée Ocean Infinity est équipé de caméras sous-marines capables de filmer les fonds marins jusqu’à 6000 mètres de profondeur. Il avait déjà retrouvé la trace du sous-marin argentin San Juan, disparu avec 44 hommes à bord au large de l’Argentine en novembre 2018.

Avarie des deux barres arrière, collision avec un bateau, explosion d’un missile, d’une torpille, accident du tube d’aération: de multiples causes avaient été avancées pour expliquer l’accident.

Mais les premiers éléments permettent “d’écarter ces suppositions farfelues qui ont fait souffrir les familles, comme celle d’un problème avec les russes, ou d’un abordage violent”, se réjouit Mme Scheirmann-Descamps. “C’est un accident”, assure-t-elle, même si les autorités n’avaient de leur côté donné aucune précision sur les causes de la catastrophe lundi en milieu de journée.

“Un peu abandonnés”

En attendant le verdict des drones, qui permettront peut-être de savoir exactement ce qui s’est passé, Hervé Fauve est libéré: “Ces 52 marins avaient un peu été abandonnés”. “Quand on meurt pour une cause, c’est important d’aller jusqu’au bout, on leur doit ça”.

Pas d’espoir par contre de remonter les corps, confirme-t-il: “Un sous-marin israélien, le Dakar, avait coulé au large de Chypre deux jours avant la Minerve. Quand l’épave avait été retrouvée, en 1999, il ne restait plus rien”. Ce qu’il attend, maintenant, c’est la cérémonie qui doit être organisée, en mer, à la verticale de l’épave: “Pour leur dire un dernier adieu”.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision