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Le tardigrade, un superchampion qui n’a rien à craindre

Le tardigrade, étrange animal boudiné à huit pattes griffues, mesure environ un demi-millimètre. sda-ats

(Keystone-ATS) Même pas mal! Le tardigrade, animal microscopique connu pour sa résistance, serait capable de survivre aux conséquences d’une collision de la Terre avec un astéroïde géant, contrairement à l’homme, assure une étude.

Surnommé l’ourson d’eau, cet étrange animal boudiné à huit pattes griffues, qui mesure environ un demi-millimètre de longueur, “survivra jusqu’à la mort du Soleil”, affirment des chercheurs dont l’étude est publiée vendredi dans Scientific Reports.

Le tardigrade peut donc espérer vivre encore pendant “au moins 10 milliards d’années”, soit bien plus longtemps que l’espèce humaine, ajoute l’équipe réunissant des chercheurs de l’université britannique d’Oxford et de l’université américaine d’Harvard.

Sur terre, on trouve ce superchampion un peu partout, y compris sur certains sommets de l’Himalaya et dans les profondeurs de l’océan.

30 ans sans manger et boire

Considéré comme l’animal le plus indestructible de la planète, le tardigrade – dont le nom signifie “celui qui marche lentement” – est capable de survivre pendant 30 ans sans manger ni boire. Il peut endurer des températures extrêmes, allant de -272 degrés Celsius jusqu’à 150 degrés Celsius, pendant quelques minutes.

Il supporte toutes sortes de pressions extrêmes, et peut vivre dans les profondeurs marines comme dans le vide glacial de l’espace. Il présente aussi une bonne résistance aux radiations, contrairement à l’homme.

Les chercheurs ont étudié les chances de survie du tardigrade (Milnesium tardigradum) à plusieurs catastrophes venues du ciel, au moyen de plusieurs modèles mathématiques.

Du côté d’une collision avec des astéroïdes, seuls des corps célestes très massifs, capables de faire bouillir les océans, pourraient menacer les tardigrades. Mais aucun n’est susceptible de croiser l’orbite de la Terre, soulignent les chercheurs.

L’explosion cataclysmique d’une étoile (supernova) et les sursauts de rayons gamma (brefs jets de matière très énergétiques) se traduiraient notamment par d’intenses radiations qui détruiraient la couche d’ozone protectrice. “Mais la vie pourrait continuer sous Terre”, considère l’étude.

La résistance des tardigrades aux événements cosmiques “semble démontrer, que la vie, une fois qu’elle a démarré, est difficile à éliminer complètement”, souligne David Sloan, de l’université d’Oxford, coauteur de l’étude.

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