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Le Valais au chevet des enfants du divorce ou de la migration

Le Valais dispose d'un Observatoire cantonal de la jeunesse depuis 2014 (photo d'illustration). KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) Les enfants confrontés au divorce de leurs parents et ceux ayant dû migrer sont au coeur du deuxième rapport de l’Observatoire valaisan de la jeunesse. Avec des pistes pour une meilleure prise en charge.

“Depuis plusieurs décennies, le nombre de séparations augmente de manière significative. Chaque année en Valais, plus de 500 enfants sont confrontés au divorce de leurs parents et pour eux, c’est toujours une étape délicate”, a indiqué jeudi devant la presse Marc Rossier, chef de l’Office valaisan pour la protection de l’enfant.

La majorité des jeunes réussissent toutefois à s’adapter à la nouvelle donne sans que leur développement soit entravé. Mais leur situation s’aggrave si la relation entre les parents est conflictuelle. “Les conflits des adultes deviennent très pénibles pour l’enfant qui veut rester loyal à chacun de ses parents”, a poursuivi Marc Rossier.

Pour tenter de prévenir les conflits parentaux, le rapport de l’Observatoire cantonal de la jeunesse donne des pistes. Parmi elles le modèle de Cochem, que le Valais souhaiterait adapter.

Modèle venu d’Allemagne

Le modèle de Cochem, également appelé modèle de consensus, vient d’Allemagne où il a fait ses preuves depuis les années 90, sous l’impulsion du juge Jürgen Rudolph. Au centre du modèle figure l’intérêt de l’enfant, la rapidité de l’intervention, la coopération de toutes les parties et la synergie entre les professionnels.

Concrètement, les parents ont l’obligation “de se rencontrer, de communiquer et de trouver un accord satisfaisant dans l’intérêt de l’enfant”, indique le rapport. Les différentes instances (autorités judiciaires, Office de protection de la jeunesse, etc.) doivent toutes collaborer dans ce sens. Les tribunaux de Bâle et de St-Gall s’inspirent déjà avec succès de la pratique allemande, a relevé Marc Rossier.

Des enfants de 8 ans, seuls

La deuxième thématique au coeur du second rapport de l’Observatoire cantonal de la jeunesse est la prise en charge et l’intégration des jeunes migrants de moins de 25 ans. “Sur l’ensemble de la “population asile”, ils représentent 55,3%”, a indiqué Christian Nanchen, chef du service cantonal de la jeunesse.

Le nombre de mineurs non accompagnés (MNA), a explosé dès 2014, passant de 36 à 132 (2016). Ils représentent 9,3% des arrivés en 2016, proviennent en majorité d’Afghanistan (32%) et d’Erythrée (30%) et les plus jeunes d’entre eux sont âgés de 8 ans.

La plupart présentent des troubles psychologiques; un défi de plus pour la prise en charge et l’intégration. Le rapport propose de développer un réseau de parrains-marraines, qui compte pour l’heure une douzaine de bénévoles.

Il s’agit aussi d’augmenter le personnel d’encadrement (actuellement très insuffisant avec un éducateur pour une dizaine de jeunes environ) ou encore de compléter l’offre éducative avec des moyens thérapeutiques. “L’objectif est que tous ces jeunes réussissent la meilleure intégration possible une fois devenus majeurs”, a rappelé Roger Fontannaz, chef de l’Office valaisan de l’asile.

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