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Le Valais au secours de ses remontées mécaniques

Le Valais veut venir en aide aux remontées mécaniques. Contesté en première lecture, le projet de loi sur les remontées mécaniques a été assoupli. Les aides à fonds perdus ont fait place à des prêts. La nouvelle mouture passera devant le Grand Conseil dans trois semaines (archives). KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) Le Valais veut se porter au secours de ses sociétés de remontées mécaniques. C’est l’idée d’une nouvelle loi qui passera devant le Grand Conseil dans trois semaines.

Une année après une première lecture houleuse sur fond de campagne électorale, la loi revient en deuxième lecture avec une formulation plus consensuelle. La commission a supprimé l’idée d’aides à fonds perdus qui avaient divisé le Parlement en février 2017. Elles sont remplacées par un système de prêts et de cautionnements, a expliqué mardi le président de la commission Marcel Delasoie.

La commission a procédé à de nombreuses auditions pour se faire une idée précise de la situation, a dit M. Delasoie. Elle a aussi étudié les conditions d’obtention de crédit de la part des banques pour parvenir à la solution proposée.

Conditions assouplies

Le seuil pour l’obtention d’un prêt ou d’un cautionnement a été assoupli. Dans la précédente mouture, environ un tiers des 35 sociétés de remontées mécaniques du canton remplissaient les critères de rentabilité pour obtenir une aide à fonds perdu. Dans la nouvelle version, deux tiers d’entre elles pourraient obtenir une aide.

La commission a voulu aboutir à une loi raisonnable, finançable et qui serve la branche. L’Etat ne doit pas intervenir plus que de raison, a déclaré M. Delasoie. Mais aider les remontées mécaniques par une loi spécifique est plus réactif que de passer par l’arsenal législatif existant.

Les critères proposés ne font pas la part belle aux grandes entreprises. Selon M. Delasoie, ils favorisent les remontées mécaniques qui ont des chances de survie, indépendamment de leur chiffre d’affaires.

Besoin d’argent

Le tourisme hivernal génère un chiffre d’affaires annuel de 1,9 milliard de francs en Valais, soit environ 11% du produit intérieur brut cantonal. Les remontées mécaniques sont le moteur principal du tourisme hivernal avec un chiffre d’affaires global de 314 millions de francs.

L’âge moyen des installations est de 22 ans. Mais 117 des 448 installations du canton avaient dépassé en 2016 l’âge limite de 30 à 40 ans, selon le type. Le besoin de rénovation est estimé à une vingtaine d’installations par année. Pour les dix prochaines années, le montant global est estimé à un peu plus de 800 millions de francs.

Les aides prévues par la loi permettraient de couvrir 270 millions de francs, a précisé M. Delasoie. Pour financer ce montant, un mécanisme de fonds cantonal est proposé. Après une mise de départ, il serait alimenté par les intérêts et les amortissements de prêts octroyés.

En première lecture, la loi avait passé la rampe. Mais les députés avaient buté sur le principe des aides à fonds perdu. Cet article avait été accepté, mais du bout des lèvres et après un débat animé. Marcel Delasoie espère que le Parlement se montrera plus favorable une fois la pierre d’achoppement retirée.

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