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Les éléphants se refroidissent grâce aux crevasses de leur peau

Les éléphants du zoo de Zurich présentaient l'an dernier un nouveau-né qui, contrairement aux deux adultes, ne peut pas encore réguler sa température (Archives). KEYSTONE/ENNIO LEANZA sda-ats

(Keystone-ATS) Des chercheurs de l’Université de Genève ont percé le secret des éléphants en matière de régulation de chaleur temporelle. Les pachydermes, qui ne peuvent pas transpirer, profitent d’une peau qui se craquelle en crevasses pour absorber l’eau.

Les biologistes ont constaté que la peau des éléphants n’est pas seulement ridée en apparence, mais qu’elle est “tapissée de millions de minuscules crevasses”, a écrit mardi l’Université de Genève (UNIGE) dans un communiqué.

Le derme de l’éléphant d’Afrique “ne constitue pas une surface plane comme chez les humains, mais forme une structure semblable aux vallées alpines, faites de pics de minuscules montagnes”, a ajouté l’UNIGE, qui a mené ses recherches en collaboration avec l’Institut suisse de bioinformatique (SIB).

Publiées dans la revue Nature Communications, ces recherches ont montré que les crevasses, absentes chez les nouveaux-nés, étaient provoquées par l’épaississement naturel de la peau avec l’âge, qui provoque le craquage de l’épiderme.

Ces observations ont été menées auprès d’éléphants dans une réserve d’Afrique du Sud, sous la direction de Michel Milinkovitch, professeur au Département de génétique et évolution de la Faculté des sciences à l’UNIGE.

Peau différente en Asie

“La peau de l’éléphant d’Afrique peut stocker 5 à 10 fois plus d’eau qu’une peau normale”, a relevé M. Milinkovitch, cité dans le communiqué. “L’eau s’infiltre puis est stockée dans ces crevasses et s’évapore lentement, permettant à l’animal de se refroidir pendant une longue période”, a-t-il ajouté.

Le biologiste a précisé que l’éléphant d’Asie n’avait pas de telles crevasses, bien que sa peau soit également ridée. “Il vit dans un climat moins chaud et plus humide, où le refroidissement par évaporation est beaucoup moins efficace”, a expliqué M. Milinkovitch.

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