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Les études prolongent la durée de vie des non-fumeurs

Une année d'études correspond à onze mois d'espérance de vie supplémentaires, selon cette recherche (image symbolique). KEYSTONE/CHRISTOF SCHUERPF sda-ats

(Keystone-ATS) Chaque année consacrée à des études universitaires prolonge la durée de vie d’environ un an. Mais si la personne fume, cet avantage est annulé, selon une étude internationale avec participation lausannoise publiée dans la revue Nature Communications.

En comparant les gènes, les modes de vie et les espérances de vie de plus de 600’000 personnes, les chercheurs sont parvenus à identifier un des facteurs les plus décisifs d’une espérance de vie plus longue: le temps consacré aux études universitaires. Leurs résultats indiquent que l’espérance de vie augmente de onze mois pour chaque année dédiée aux études.

“Les personnes bien formées et riches ont plus facilement accès aux installations sportives, sont plus soucieuses de leur santé et vont plus souvent voir un médecin”, explique un des directeurs de l’étude, Zoltán Kutalik, chercheur à l’Institut suisse de bioinformatique (SIB) et au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV).

“De manière générale, elles ont en outre un meilleur accès aux services de santé, par exemple en raison d’une assurance maladie privée”, poursuit le spécialiste, cité mardi dans un communiqué du SIB.

Les scientifiques ont également examiné les effets du tabagisme sur la longévité. Leurs résultats indiquent que fumer un paquet de cigarettes par jour réduit l’espérance de vie de sept ans. La bonne nouvelle est que les personnes qui cessent à un moment donné de fumer vivent presque aussi longtemps que celles qui n’ont jamais fumé.

Deux mois par kilo

L’influence du surpoids sur l’espérance de vie s’avère moins importante que le tabagisme. Pour chaque kilo perdu, la vie se prolonge de deux mois seulement. Une réduction de poids de 90 à 80 kilos ferait ainsi gagner un peu plus d’une année et demie.

Cette corrélation ne s’applique toutefois qu’à une personne possédant un indice de masse corporelle (IMC) situé entre 23 et 28 (un individu est en surpoids lorsqu’il présente un IMC de plus de 25).

“Nous soupçonnons que le nombre d’années de vie perdues pour chaque kilo supplémentaire diminue d’autant plus que le surpoids est important”, révèle Zoltán Kutalik. Autrement dit, le fait de peser 120 kg plutôt que 130 a des répercussions moins prononcées sur la durée de vie que la différence entre une masse corporelle de 70 et de 80 kg.

Mode de vie plus important

Les chercheurs ont également identifié deux nouveaux gènes impliqués dans l’espérance de vie. Le premier, répondant au nom de HLA-DQA1/DRB1, seconde le système immunitaire dans la lutte contre des menaces telles que les bactéries ou les virus. Les personnes possédant une version particulière de ce gène vivent en moyenne une demi-année de plus.

Le deuxième gène est responsable du taux de cholestérol dans le sang. Il est doté d’un marqueur génétique, dont il existe deux versions: l’un augmente le taux de cholestérol, alors que l’autre le réduit. Les personnes portant ce dernier vivront en moyenne huit mois de plus.

On connaît actuellement une vingtaine de gènes exerçant une influence sur l’espérance de vie, et beaucoup restent à découvrir. Mais l’ADN n’explique qu’un quart des variations entre la durée de vie des individus. Les trois quarts restants sont attribuables à des facteurs liés au mode de vie ou à l’environnement.

SystemsX.ch est la plus grande initiative de recherche jamais financée en Suisse. Au cours des 10 dernières années, plus de 2000 scientifiques travaillant dans 15 institutions différentes ont participé à environ 250 projets dans le domaine de la biologie des systèmes.

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