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Les Afghans ont bravé les menaces mortelles pour voter

(Keystone-ATS) Bravant les menaces, des millions d’Afghans ont voté samedi au second tour de la présidentielle pour désigner le successeur de Hamid Karzaï. L’organisation même de ce scrutin constitue un succès majeur pour le pays, malgré des violences qui ont fait au moins 106 tués.

Au moins 106 personnes dont 60 insurgés talibans ont été tuées, a annoncé le ministre de l’Intérieur Omar Daudzai. “Onze policiers, quinze soldats et vingt civils ont été tués, de même que soixante insurgés”, a ajouté le ministre. “Il y a eu des victimes dans nos rangs, mais l’ennemi n’a pas réussi” à faire dérailler le processus électoral, a-t-il également souligné.

Cette élection, toute première passation de pouvoirs entre deux présidents afghans démocratiquement élus, était considérée comme un test pour ce pays pauvre et en partie contrôlé par les talibans, et qui plongera dans l’inconnu après le retrait de l’OTAN, d’ici la fin de l’année.

Entre deux progressistes

Après un premier tour, le 5 avril, marqué par une forte participation à près de 60 % des électeurs, le second s’est achevé samedi à 16h00 (13h30 en Suisse). Et le dépouillement des bulletins de vote a commencé dans la foulée.

Les Afghans étaient appelés à trancher entre le favori Abdullah Abdullah, 53 ans, arrivé largement en tête du premier tour (45 %), et Ashraf Ghani, 65 ans, un ex-cadre de la Banque mondiale (31,6 %).

Progressistes, modérés, les deux hommes, qui ont voté dans la matinée à Kaboul, se sont engagés à lutter contre la corruption endémique et pour le développement économique de ce pays dépendant de l’aide internationale.

Centaines de milliers de soldats et policiers

Sourds aux menaces des talibans, les électeurs se sont mobilisés tout au long de la journée aux quatre coins du pays.

Un important dispositif de sécurité avait été mis en place dans les rues de la capitale, quadrillées par des forces afghanes résolues à déjouer toute tentative d’attaque. Au total, quelque 400 000 soldats et policiers ont été déployés dans tout le pays.

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