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Les agriculteurs dénoncent le non-entretien des bords de routes

Le chardon penché, une plante protégée, cause beaucoup de soucis aux agriculteurs, qui voient d'un mauvais oeil sa prolifération aux bords des routes. KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) La décision du canton de Genève de ne pas couper certaines plantes poussant sur le bord des routes pour favoriser la biodiversité fâche les agriculteurs. La mauvaise herbe se retrouve ensuite dans leurs champs et leurs cultures, dénoncent-ils.

Jeudi, les agriculteurs sont montés au créneau. Leur colère était dirigée en particulier contre le chardon penché, une espèce protégée. Cette plante donne de très belles fleurs violettes, mais elle est aussi recouverte d’épines impressionnantes, qui peuvent être dangereuses lorsqu’elles se cachent dans le fourrage.

Animaux victimes d’infection

“L’an dernier, trois de mes animaux se sont blessés en mangeant de la paille”, raconte Ernest Scherz, qui élève des chevaux à Avully (GE). Outre le chardon, l’ambroisie et ses propriétés allergiques peuvent aussi poser des problèmes si les bords des routes ne sont pas entretenus, tout comme le liseron, qui se propage rapidement.

Le rôle premier des agriculteurs est de produire des denrées alimentaires, rappelle Marc Favre, le président d’AgriGenève. Avec les pâturages extensifs et les jachères florales, ils participent déjà à la promotion de la biodiversité, souligne-t-il. Aujourd’hui, 15% des surfaces cultivables ne sont plus dédiées à l’agriculture.

Illogique

Décider de n’entretenir qu’une partie des bords des routes, en laissant pousser certaines plantes, va à l’encontre du bon sens, poursuit M.Favre. La tendance dans l’agriculture est actuellement de diminuer l’utilisation d’herbicides et de fongicides. Ces produits seront de retour si la mauvaise herbe prolifère dans les cultures.

Pour contrer une invasion de chardons dans les cultures, il faudrait avoir recours à de l’hormone de croissance. La plante pousse alors trop vite et meurt. Mais ce produit pourrait laisser des traces. Le plus simple reste de faucher les plantes au printemps, avant que les graines se dispersent.

“L’Etat doit prendre ses responsabilités, le bord des routes n’est pas un lieu pour faire de l’écologie”, peste un agriculteur de Satigny. Les agriculteurs genevois demandent une discussion avec les autorités du canton. Pour l’instant, aucun n’a été consulté. “Nous avons découvert le problème ce printemps”, relève M.Favre.

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