Les anciens dirigeants ont voulu sauver la BCGE dans leur coin
(Keystone-ATS) Genève – Les anciens dirigeants de la BCGE ont voulu sauver la banque en catimini. “Il ne fallait pas claironner que l’établissement avait des difficultés”, a souligné jeudi devant la Cour correctionnelle de Genève un ancien administrateur.
“On voulait éviter le syndrome de la Banque de Genève” qui avait fait faillite dans les années trente, a poursuivi Andrès November. L’ancien élu écologiste est entré au conseil d’administration de la Banque cantonale de Genève (BCGE) en 1999, soit quelques mois avant la débâcle de l’établissement. Il y est resté jusqu’en 2007.
Eviter que l’histoire bégaieLa faillite de la Banque de Genève avait eu à l’époque un effet négatif retentissant pour Genève et sa place financière. Les ex-dirigeants de la BCGE “ont voulu éviter que l’histoire bégaie”, a relevé M.November. Selon lui, cette volonté était latente dans les réflexions menées au sein de la banque.
En tant qu’administrateur, M.November a fait confiance aux divers organes de contrôle de la BCGE. Le réviseur externe a déclaré que la banque, bien que fragile, était suffisamment provisionnée. La Commission fédérale des banques (CFB), de son côté, s’est contentée des explications qu’on lui fournissait.
Beaucoup de filtresJean Gallay, membre du conseil d’administration de la BCGE de 1994 à 2006, a dressé le même constat. “Personne ne nous a dit qu’il y avait le feu dans la maison”. De nombreux filtres existaient pourtant. Il y avait la direction générale, le comité de banque, l’inspectorat interne, le réviseur externe et la CFB.
Quand un organe de contrôle affirme quelque chose, on peut mettre en doute sa parole, quand on est face à trois ou quatre organes de contrôle, c’est beaucoup plus difficile, a résumé M.Gallay. Ce dernier ne pense cependant pas qu’il y ait eu de la rétention d’information de la part des ex-dirigeants de la BCGE.
Le procès se poursuit jeudi après-midi avec l’audition d’un ancien membre du comité de banque de la BCGE et d’une ancienne administratrice de l’établissement.
