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Les automobilistes français se ruent sur les pompes à essence

Des nombreuses stations restaient à sec samedi en France (archives). KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER sda-ats

(Keystone-ATS) De longues files d’attente devant les stations encore ouvertes, parfois jusqu’à la route : les automobilistes traquaient les carburants samedi dans la plupart des villes de l’Ouest. Plusieurs départements ont pris des arrêtés limitant la distribution.

Ces arrêtés sont destinés à éviter la pénurie, en raison du blocage de raffineries par des opposants à la loi Travail.

La levée des blocages ou l’évacuation des occupants vendredi de plusieurs importants dépôts de carburants et les arrêtés permettant aux camions-citerne de circuler le week-end ont toutefois permis de réalimenter certaines stations samedi matin. Selon la préfecture de Seine-Maritime, on notait ainsi une nette amélioration de l’approvisionnement, avec quelque 200 camions attendus au dépôt de Grand-Quevilly.

Stations à sec

Mais de nombreuses stations restaient à sec, comme dans la Manche où la préfecture faisait état de 38 stations en rupture totale et 29 en rupture partielle. Et celles qui étaient encore approvisionnées ont littéralement été prises d’assaut dès les premières heures de la matinée samedi avec des files d’attente impressionnantes et parfois des embouteillages.

Si la situation exacte reste difficile à évoluer, les stocks fluctuant d’une station à l’autre, voire d’un département à l’autre, cette ruée vers les pompes pourrait relancer un risque de pénurie de carburant, malgré les mesures de rationnement prises vendredi dans plusieurs départements et encore vigueur samedi.

Les préfectures d’Ille-et-Vilaine, des Côtes-d’Armor, du Finistère, de l’Orne, de Loire-Atlantique, de Vendée, de Mayenne ou encore de l’Eure et du Cher ont pris vendredi des arrêtés limitant à 20 ou 30 litres le volume maximal d’essence pour les véhicules, et à 40 ou 150 litres pour les poids lourds.

Plusieurs préfectures ont interdit le stockage dans des bidons. D’autres ont réquisitionné certaines stations pour alimenter en carburant les services d’urgence. La reprise du fonctionnement des dépôts de carburant pourrait toutefois permettre une amélioration rapide de la situation.

Trois jours pour redémarrer

Mais dans le Nord, ou trois dépôts avaient également été évacués vendredi, quatre centres de stockage du Dunkerquois et du Valenciennois ont de nouveau été bloqués ou fermés samedi, en protestation contre la loi Travail.

Cette mise à l’arrêt des raffineries représente d’ailleurs le principal risque de pénurie pour les jours à venir, sachant qu’il faut environ 3 jours pour arrêter les installations et autant, voire davantage, pour les relancer. Or, comme à Donges, les salariés de celles de Gonfreville-l’Orcher, près du Havre, et de Feyzin, près de Lyon, ont voté vendredi l’arrêt des installations et entamé leur procédure d’arrêt.

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