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Les autorités non reconnues de Tripoli cèdent le pouvoir

(Keystone-ATS) Les autorités libyennes non reconnues basées à Tripoli ont cédé le pouvoir mardi soir au gouvernement d’union nationale. Appuyé par l’ONU et la communauté internationale, ce dernier veut se poser comme une force de rassemblement pour sortir le pays du chaos.

Cette annonce a coïncidé avec la visite dans la capitale libyenne de l’émissaire de l’ONU Martin Kobler, qui tentait de convaincre ces derniers jours les autorités basées à Tripoli de laisser s’installer le gouvernement du Premier ministre désigné Fayez al-Sarraj.

Depuis son arrivée à Tripoli mercredi dernier, M. Sarraj et son équipe étaient cantonnés dans la base navale de la capitale.

“Mettre fin à l’effusion de sang”

“Nous vous informons que nous cessons d’exercer nos fonctions exécutives, présidentielles et ministérielles”, a annoncé le gouvernement de Khalifa Ghweil siégeant à Tripoli, dans un communiqué reçu par l’AFP et publié sur le site de son ministère de la Justice.

Et de justifier sa décision, prise “au vu des développements politiques à Tripoli”, par la volonté de “mettre fin à l’effusion de sang et éviter la partition” du pays”.

Le gouvernement Ghweil était soutenu par la coalition de milices Fajr Libya, qui avait pris le contrôle de Tripoli en août 2014, poussant les autorités reconnues par la communauté internationale à s’installer dans l’est du pays.

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Ce pays riche en pétrole, livré aux milices depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, a sombré encore un peu plus dans le chaos avec ces deux autorités rivales se disputant le pouvoir.

Le groupe djihadiste Etat islamique a notamment tiré partie de ces profondes divisions pour s’implanter dans le pays où il contrôle aujourd’hui la ville de Syrte, à l’est de Tripoli.

La communauté internationale, inquiète de cette instabilité en Libye, par où transitent des milliers de migrants vers l’Europe, oeuvre depuis des mois à l’établissement d’une autorité unique et représentative.

Le gouvernement d’union nationale est ainsi le fruit d’un accord politique signé fin décembre au Maroc sous l’égide des Nations unies par certains députés des deux Parlements rivaux.

Quel soutien populaire?

“Il reste beaucoup de questions sur le niveau de soutien populaire dont bénéficie le gouvernement d’union nationale que ce soit à Tripoli ou dans l’Est”, note toutefois une analyse du cabinet de consultants Soufan Group spécialisé dans le renseignement.

Les autorités basées dans l’est du pays, qui avaient rejeté jusqu’à présent le gouvernement d’union nationale, n’avaient pas réagi dans l’immédiat à la décision des autorités rivales de Tripoli.

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