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Les cadres de la police lucernoise justifient leur décision

Le commandant de la police lucernoise Adi Achermann lors de son arrivée au tribunal lundi matin. KEYSTONE/URS FLUEELER sda-ats

(Keystone-ATS) Le commandant de la police lucernoise Adi Achermann et le chef de la police criminelle Daniel Bussmann ont justifié lundi leur décision d’intervenir en force à Malters (LU) en mars 2016. Une forcenée âgée de 65 ans s’était suicidée lors de cette intervention.

Les deux policiers comparaissent depuis lundi matin devant le tribunal de district de Kriens (LU), qui siège à Lucerne en raison de l’intérêt public et médiatique. Le procureur extraordinaire chargé de l’affaire les accuse d’homicide par négligence et va requérir contre eux une peine pécuniaire.

La femme était armée d’un revolver et refusait tout contact, a déclaré le chef de la police criminelle lors de l’audience lundi. Il en a conclu que la forcenée pourrait tirer sur des policiers. Avec son arme, elle aurait pu tuer quelqu’un à plusieurs centaines de mètres.

Considérée comme dangereuse

La femme était considérée comme dangereuse en raison d’antécédents dans le canton d’Argovie, a encore dit le chef de la police criminelle. Il n’a pas eu connaissance que la forcenée aurait déclaré qu’elle ne voulait faire de mal à personne.

Le psychologue présent sur place n’a pas pu lui conseiller de stratégie à suivre, selon le chef de la police criminelle. Le policier a tenté de contacter l’avocat de la femme, mais il n’a pas rappelé. La plus grande crainte du policier était que la forcenée se barricade et qu’il mette ainsi ses hommes en danger.

Le commandant de la police lucernoise Adi Achermann a déclaré de son côté que son implication dans la décision d’intervenir en force a été minime. Il a toutefois été d’accord avec le chef de la police criminelle.

Négociations dans l’impasse

Pour le commandant, il était important que des variantes aient été évaluées. “Sinon je n’aurais pas donné mon accord”, a-t-il souligné. Il est parti du principe que les négociations avec la forcenée étaient dans l’impasse.

Selon l’acte d’accusation, la police voulait détourner l’attention de la femme en lui téléphonant, l’attirant ainsi près de la porte d’entrée de l’appartement. Pendant ce temps, un feu d’artifice serait tiré dans la forêt toute proche pour camoufler le bruit des policiers qui enfonçaient la porte d’entrée. Les agents devaient ensuite entrer dans l’appartement et maîtriser la femme.

L’opération ne s’est toutefois pas passée comme prévu. Les policiers n’en étaient encore qu’à la mise en place d’un système hydraulique pour faire sauter la porte lorsque celle-ci a cédé, selon l’acte d’accusation. La femme a alors d’abord tué son chat avant de se suicider dans la salle de bain. On ne pouvait pas prévoir que la porte s’ouvrirait pendant les préparatifs, a déclaré le chef de la police criminelle.

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