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Les caisses de pension craignent toujours les taux d’intérêt bas

Plus de trois quart des sondés s'inquiètent de la progression du travail à temps partiel ainsi que d'autres formes de travail flexibles (archives). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) La persistance des taux d’intérêt bas inquiète toujours les caisses de pension suisses, selon une étude de Credit Suisse publiée mardi. Le changement démographique et le taux de conversion minimal jugé trop élevé font aussi partie des préoccupations.

Comme lors des deux dernières enquêtes réalisées par la grande banque en 2011 et 2014, les taux bas ont été cités comme étant la menace la plus grande. “Pour 93% des personnes interrogées, ils représentent un des trois problèmes les plus importants. Et plus de la moitié les décrit comme le plus grand défi”, précise l’établissement financier.

En seconde position des inquiétudes du secteur figurent le taux de conversion minimal trop élevé et l’augmentation de l’espérance de vie. Près de 60% des individus questionnés classent ces trois éléments dans le trio de tête de leurs soucis.

En outre, plus de trois quart des sondés s’inquiètent de la progression du travail à temps partiel ainsi que d’autres formes de travail flexibles. Ces derniers entraînent une pénalisation des salariés concernés dans le système actuel de prévoyance.

Prévoyance vieillesse 2020

Pour faire face à ces défis, l’immense majorité des sondés (93%) indiquent avoir réduit leur taux d’intérêt technique au cours des cinq dernières années. Et ils sont 82% à l’avoir fait pour les taux de conversion durant la même période.

Selon l’enquête, le taux d’intérêt technique appliqué s’élevait en moyenne à 2,5% en 2015, tandis qu’il atteignait encore 3,5% en 2010. Parallèlement, le taux de conversion a reculé en moyenne de 6,8% en 2010 à 6,2% pour les hommes et à 6,1% pour les femmes en 2015. A plus long terme, les caisses de pension visent en moyenne un intérêt technique de 2% et un taux de conversion de 5,5%.

Credit Suisse a également posé des questions aux institutions sur la prévoyance vieillesse 2020. Cette réforme ne va pas assez loin aux yeux de la plupart des personnes interrogées.

Si 94% des caisses approuvent la baisse du taux de conversion minimale de 6,8 à 6%, une majorité d’entre elles (53%) désirent des modifications plus poussées tant au niveau du taux de conversion minimal que celui de l’âge de la retraite, de l’impossibilité de modifier des rentes en cours et de la suppression du taux d’intérêt minimal.

Obligations en berne

En 2016, les caisses de pension ont généré un rendement moyen de 3,9%. La part des obligations a été réduite en faveur des actions, de l’immobilier et des placements alternatifs. Estimée à 31%, elle n’a jamais été aussi basse depuis l’an 2000.

En revanche, la part de l’immobilier (19%) et des placements alternatifs (9%) a atteint des niveaux records. Celle des actions a représenté 30%. Elle n’a jamais été aussi élevée depuis 2000.

En 2015, 5,3 milliards de francs ont été versés aux bénéficiaires de rentes de deuxième pilier, contre 3,5 milliards en 2010, estime la banque.

Pour parvenir à de telles conclusions, le numéro deux bancaire helvétique a interrogé 200 institutions de prévoyances helvétiques à fin 2016.

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