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Les civilistes suisses formés au Lac-Noir (FR) dès le 11 janvier

(Keystone-ATS) Le Campus Lac-Noir, dans les Préalpes fribourgeoises, est prêt à accueillir le 11 janvier ses premiers civilistes au centre national de formation. Il en verra affluer jusqu’à 260 par semaine et plus de 10’000 par an.

Le centre devait impérativement quitter à la fin de cette année le site de Schwarzenburg (BE), devenu trop exigu. Le canton de Fribourg a négocié avec les autorités fédérales pour pouvoir l’accueillir au Lac-Noir, site que l’armée allait justement laisser vacant dès 2016.

Le Grand Conseil a voté l’an passé un crédit de 27,7 millions de francs pour transformer les infrastructures. Dix-huit mois plus tard, “le pari est tenu” malgré de mauvaises surprises sur le chantier, a souligné mercredi devant la presse Erwin Jutzet, conseiller d’Etat en charge de la sécurité et de la justice.

Le délai était court et les travaux ont été réalisés à un rythme soutenu. Christoph Hartmann, chef de l’Organe d’exécution du service civil, a exprimé la satisfaction de la Confédération.

Formation remaniée

Les civilistes séjourneront là deux ou trois fois une semaine selon la durée globale de leur service. Le concept de formation vient d’être remanié, avec un renforcement dans la santé et le social.

Un cours de base commun de communication et accompagnement sera suivi de cours spécifiques (soins, personnes âgées, handicapés, enfants, adolescents). S’y ajoutent la sécurité à l’étranger, la protection de l’environnement et le maniement de la tronçonneuse.

La formation est courte, intensive et orientée vers la pratique, précise Christoph Hartmann. Pour la formation continue, les institutions qui emploient les civilistes doivent prendre le relais.

Le site s’étend sur 44’000 m2 et la surface au sol des bâtiments représente 14’000 m2. Les salles de classe sont dans les édifices existants, qui datent des années 70-80 et qui ont été rénovés. Finalement, aucun d’eux n’a été détruit.

Deux nouvelles constructions de trois étages, entièrement en bois, sont destinées à l’hébergement. Chacune compte 78 chambres à deux ou quatre lits.

Cafouillage de zones

Les coûts dépassent de 1,5% le crédit initial. Parmi les mauvaises surprises: il a fallu désamianter l’ancienne caserne. Mais le canton rencontre un os plus problématique, alors qu’il compte rentabiliser le site aussi par des locations touristiques et sportives.

L’endroit prévu pour le terrain de foot synthétique s’avère être situé hors zone constructible. La faute à la commune: elle a transmis des plans provisoires qui n’ont pas été officiellement avalisés. Un changement de zone est difficile à court terme, dans le contexte de la nouvelle loi fédérale sur l’aménagement du territoire.

Une autre piste est donc à l’étude: une halle de sport triple, moyennant un financement complémentaire soumis au Conseil d’Etat et au Grand Conseil. Cette halle aurait l’avantage d’être utilisable toute l’année, note le conseiller d’Etat Jean-Pierre Siggen, en charge de l’instruction publique et du sport.

L’objectif est d’accueillir des camps d’écoliers, de Jeunesse+Sport et de clubs sportifs. Il faut offrir des infrastructures complètes en plus de la piste finlandaise, du mur de grimpe, de la salle de fitness, du beachvolley et du beachsoccer.

Le site pourrait être doté d’un statut d’établissement autonome de droit public, afin de gagner en marge de manoeuvre. Reste que pour l’heure, le canton n’a même pas pu dégager de l’argent pour financer un poste de gérant.

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