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Les défenseurs de la petite reine montent au créneau

Les parlementaires fédéraux (de gauche à droite) Thierry Burkart (PLR/AG), Jürg Grossen (PVL/BE), Thomas Ammann (PDC/SG), Matthias Aebischer (PS/BE), Lisa Mazzone (Verts/GE), et Rosmarie Quadranti (PBD/ZH) ont pédalé jeudi à Berne en faveur d'un "oui" à l'inscription du vélo dans la constitution. KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) Les cyclistes ne doivent pas être les parents pauvres de la mobilité. Inscrire la petite reine dans la Constitution permettra à la Suisse de rattraper son retard d’aménagement et rendra les routes plus sûres, a soutenu jeudi une alliance inhabituellement large.

La voie royale semble s’ouvrir pour les partisans d’un “oui” en votation fédérale le 23 septembre. Après le premier coup de pédale donné par l’initiative Pro Velo qui voulait obliger la Confédération à promouvoir les voies cyclables en Suisse, gouvernement et Parlement se sont accordés sur un contre-projet sans mesures contraignantes pour Berne, les cantons ou les communes.

Les initiants ont retiré leur texte et seule l’UDC et quelques parlementaires PLR sont restés sceptiques sur l’utilité du texte soumis au peuple et au canton. Mais pas jusqu’à créer un comité de campagne jusqu’ici.

Tout sourire

Les défenseurs de la petite reine étaient donc tout sourire devant la presse à Berne. Des associations environnementales au Touring Club de Suisse en passant par la Fédération suisse de tourisme, la Ligue suisse contre le cancer de même que des parlementaires fédéraux de tout bord, les cantons et les villes sont derrière la révision.

De nombreuses villes prennent déjà des initiatives en faveur du vélo. Mais la votation permettra de l’établir comme standard national, a vanté le président de Pro Velo suisse, le conseiller national Matthias Aebischer (PS/BE). Quelque 8% des Suisses sont des cyclistes réguliers. Au Danemark, c’est près de trois fois plus et aux Pays-Bas quatre fois plus. De bonnes pistes cyclables contribueront à rattraper le retard.

Bon pour les automobilistes

Cela servira toute la population, automobilistes compris, a souligné le conseiller national et vice-président du TCS Thierry Burkart (PLR/AG). “Chacun doit pouvoir choisir le mode de transport qui lui convient.” Une séparation des types de mobilité et un report du trafic lent sur le réseau routier secondaire permettra d’améliorer la fluidité du trafic sur les grands axes.

La révision est aussi une pièce clef du puzzle climatique, a défendu la conseillère nationale Liza Mazzone (Verts/GE), vice-présidente de l’Association transport et environnement. Promouvoir les déplacements à vélo aidera à tenir les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris pour réduire les émissions de CO2.

Les cyclistes prennent en outre peu de place dans le trafic, ils font moins de bruit que les voitures et contribuent à un air plus sain, plus de sécurité et d’activité sportive. Au final, pédaler réduit les coûts de la santé.

Arriver entier

Encore faut-il arriver entier. La bicyclette est le seul mode de transports où le nombre d’accidentés a augmenté depuis l’an 2000, a rappelé Rosmarie Quadranti (PBD/ZH). Cela s’explique par l’engouement croissant pour les vélos électriques, là aussi la séparation du trafic et l’optimisation des pistes cyclables sont essentielles.

Il en va du développement économique, a expliqué le président des Vert’libéraux Jürg Grossen. Les stations de sports d’hiver ayant de moins en moins de neige l’hiver, l’importance des VTT augmente. Ces sportifs aident les remontées mécaniques et les restaurants à tourner. Investir en faveur de la petite reine est plus durable que de subventionner directement le tourisme.

Pas cher

La révision se ferait de toute façon à moindre coût. La Confédération table sur la nécessité de créer un poste et demi de travail et 1,8 million de francs par an pour les efforts de coordination.

Selon M.Aebischer, le camp du “oui” dispose pour l’instant d’un demi-million de francs pour la campagne. Ce n’est pas énorme, mais les relais des partisans sont si étendus que davantage d’argent ne devrait pas être nécessaire, a-t-il ajouté en annonçant une bataille par contributions sur les réseaux sociaux et affiches. Le slogan: “sécurité et bon sens”.

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