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Les défenseurs de la RIE III analysent leur campagne après le “non”

Thomas Cueni, chef de la Fédération internationale de l'industrie pharmaceutique (IFPMA), militait pour la RIE III (archives). KEYSTONE/THOMAS DELLEY sda-ats

(Keystone-ATS) Après le “non” à la troisième réforme de l’imposition des entreprises (RIE III), ses défenseurs livrent leur analyse sans fard. Thomas Cueni, membre du groupe de campagne en faveur du “oui”, parle d’un “échec” et explique les erreurs commises par son camp.

Une campagne forte a très certainement manqué, explique-t-il dans un entretien avec la Neue Zürcher Zeitung publié vendredi. A l’avenir, “une intégration plus forte des partis politiques” sera nécessaire. Il n’est pas sûr que les associations économiques soient les meilleures instances pour ce travail de conviction.

Le style de campagne pour le “oui” a joué un rôle essentiel dans la défaite. Thomas Cueni a critiqué le tout-ménage de l’USAM qui s’en prenait aux élus socialistes, les décrivant comme favorables à la RIE III. L’étude BAK-Basel a été tout aussi contre-productive avec ses pronostics complètement alarmistes en cas de “non”.

Le facteur temps a également joué un rôle. “Pour des réformes de ce type, il faut impérativement ouvrir le débat bien avant la votation populaire. Cela n’a pas été le cas pour cet objet.”

Il est également frappant de constater l’impressionnant recul dans les réseaux sociaux, poursuit M. Cueni. Ceux-ci ont pris une énorme importance. On a exploité bien trop tard les analyses d’opinion qui permettent de voir où ça coince pour les citoyens et quels motifs les poussent à voter “oui” ou “non”. Pour les discussions stratégiques, il faudra mieux recourir à des experts externes.

Il aurait pourtant été possible de gagner cette votation, selon Thomas Cueni. Lui-même n’adhère pas à la thèse selon laquelle le projet aurait sombré en raison de la prise de position d’Eveline Widmer-Schlumpf. Car l’opinion était déjà formée début janvier.

Il ne croit pas plus à une défiance exprimée à l’égard des grandes entreprises. Les sondages montrent que le public est conscient de l’importance des multinationales pour l’économie suisse. Et portant il n’a pas été possible de convaincre les citoyens que ces firmes payeraient autant voire plus d’impôts qu’auparavant, tandis que les PME elles profiteraient pleinement de la réforme. “C’est un échec.”

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