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Les députés valaisans veulent booster la formation du personnel de la santé

(Keystone-ATS) La crise du Covid a montré la dépendance de la Suisse et du Valais au personnel de la santé formé à l’étranger. Le projet de loi examiné cette semaine au Grand Conseil valaisan veut contribuer à renverser cette tendance.

En Suisse, 60% du personnel infirmier engagé durant la période 2010-2014 disposait d’un diplôme délivré dans le pays. En Valais, la situation est analogue, a indiqué le gouvernement valaisan dans son message au Grand Conseil.

Le projet de loi dont l’entrée en matière a été acceptée mardi par tous les groupes du Grand Conseil veut obliger les institutions sanitaires à mettre à disposition des places de stage et d’apprentissage pour former plus de professionnels de santé sur le territoire. Celles-ci se verront indemnisées par le canton.

Le texte est inspiré du système mis en place avec succès dans le canton de Berne depuis dix ans. Il suit également les recommandations de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de la santé.

D’autres mesures nécessaires

Pour le PDC, ce projet s’inscrit parfaitement dans la réalité du terrain. “Ce n’est pas la seule solution qui permettra d’encourager les étudiants à choisir cette formation professionnelle mais c’est un premier pas nécessaire et assurément pragmatique”, rapporte la députée Audrey Michelet en plénum. Une observation qui ressort également du rapport de la Commission de la santé, des affaires sociales et de l’intégration (SAI).

Les Verts soutiennent “sans réserve” ce projet mais celui-ci doit “être épaulé par des mesures d’accompagnement afin d’améliorer les conditions de travail du personnel soignant”, abonde Jean-Daniel Melly. Et celui qui est aussi infirmier en soins intensifs à l’hôpital de Sion de résumer: “Avoir des places de stage, c’est bien mais c’est comme applaudir à 21h sur son balcon!”.

Le travail du professionnel de la santé doit être reconnu à sa juste valeur, les salaires revus à la hausse et le cahier des charges d’une infirmière réévalué. En 2016, 114 diplômes ont été délivrés dans la branche en Valais, alors qu’il en aurait fallu 162, explique-t-il. L’Alliance de Gauche renchérit, voyant dans ce projet de loi “le moyen de mieux couvrir à l’avenir les besoins du canton”.

Toutes les institutions participeront

Si elle déplore la création d’une nouvelle base législative, l’UDC de son côté salue l’effort derrière le projet de vouloir former davantage de personnes indigènes dans les métiers des soins et d’en améliorer l’attractivité. Le parti estime par contre que les sanctions en cas de non-respect sont “peut-être un peu exagérées” et compte en faire part lors de la lecture de détails.

Comme dans le canton de Berne, le texte introduit l’obligation pour les institutions de verser un montant compensatoire si elles ne mettent pas à disposition le nombre de places de stage ou d’apprentissage prévu. Mais la Commission de la santé, des affaires sociales et de l’intégration (SAI) estime que ce projet de loi est avant tout incitatif et non punitif. Celui-ci est de plus “flexible puisqu’il permet aux institutions de procéder à des échanges de places”.

La ministre valaisanne de la Santé Esther Waeber-Kalbermatten souligne que “toutes les institutions, y compris les cliniques privées, doivent participer” à l’effort. “Pour la simple raison que ces dernières figurent aussi sur la liste des établissements recevant des subventions”.

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