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Les demandes d’asile ont augmenté de 11 % en 2014

(Keystone-ATS) Les demandes d’asile en Suisse ont augmenté de 11 % en 2014 par rapport à l’année précédente. Une progression due aux guerres et crises ayant lieu notamment dans la zone méditerranéenne et en Afrique. Les Erythréens sont les plus représentés, suivis des Syriens.

La Confédération a reçu 23’765 requêtes l’an dernier, 2300 de plus qu’en 2013. Un total qui constitue 4 % de l’ensemble des demandes déposées en Europe, relève jeudi le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) dans un communiqué.

Le continent européen a été touché par le phénomène dans des “proportions inégalées” depuis le début de la décennie 1990. Mais l’augmentation constatée en Suisse s’avère “modérée en comparaison” avec les chiffres de tout le continent, qui eux font état d’un bond de 35 % en un an.

Les Erythréens ont été les plus nombreux à revendiquer l’asile en Suisse. Et ce nettement plus que l’année d’avant: 6923 ressortissants de ce pays est-africain l’ont fait en 2014, soit 4360 de plus en douze mois, ou +170 %.

Augmentation pour les Syriens et Ukrainiens

Les Syriens suivent, avec 3819 demandes. Le bond atteint 101 %, ou 1918 personnes. Le Sri Lanka arrive en troisième position, avec 1277 cas, ou 87 % supplémentaires. La raison en est “la situation toujours tendue qui règne” dans le pays.

D’autres Etats de provenance affichent une progression. Les Somaliens ont été 813 à requérir l’asile (+35%), les Ukrainiens se sont fait les auteurs de 208 demandes (+167, ou +407%).

Les “sans nationalité”, principalement des Palestiniens et des Kurdes apatrides déplacés dans le contexte syrien, ont sollicité l’aide de la Confédération à 309 reprises (+81%). Les Ethiopiens affichent 346 tentatives (+41%).

Moins de Tunisiens et de Kosovars

Certains ressortissants ont moins revendiqué l’asile qu’en 2013, notamment les Nigérians, Tunisiens, Marocains, Géorgiens et Kosovars. Un repli surtout dû au traitement prioritaire des demandes de ces pays et aux procédures d’asile accélérées qui leur sont appliquées (procédure en 48 heures et procédure dite “fast track”).

Un grand nombre de migrants ont fui les régions de conflits pour rejoindre l’Italie illégalement par la mer. Le sud de cet Etat a ainsi vu quelque 170’000 personnes débarquer sur son sol. Cet afflux s’était révélé quatre fois inférieur en 2013.

Deux fois plus ont obtenu l’asile

Les nombreux conflits et crises ont influé sur les admissions. Deux fois plus de personnes, soit 6199, ont obtenu l’asile. Le taux de reconnaissance, ou d’octroi, s’est établi à près de 26 %. En 2013, cette proportion s’était fixée à 15 %.

Le taux de protection, qui concerne les requérants acceptés déjà en première instance car sous le coup d’une situation de guerre ou de persécution, a lui aussi grimpé. Il s’est élevé à 58 %, soit près du double que douze mois auparavant.

Au niveau des procédures, l’Office fédéral des migrations, prédécesseur du SEM, a “liquidé” l’année passée près de 27’000 demandes en première instance, soit 2749 de plus (+12 %) qu’en 2013. La part des demandes d’asile “manifestement infondées” a baissé par rapport à l’ensemble des demandes d’asile.

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