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Les dissidents au sein du Syndicat des services publics risquent des sanctions

Katharina Prelicz-Huber a dû rappeler à l'ordre les secrétariats centraux du SSP suite au vote serré sur la prévoyance vieillesse 2020 (archives). KEYSTONE/ANTHONY ANEX sda-ats

(Keystone-ATS) Le climat est tendu au sein du Syndicat des services publics (SSP) depuis le vote serré des délégués en faveur de la prévoyance vieillesse 2020. Les secrétariats centraux sont tenus de ne pas s’engager contre la réforme. La direction brandit la menace de sanctions.

Par 22 voix contre 19, les délégués du SSP ont décidé, il y a un mois, de soutenir la prévoyance vieillesse 2020. Une semaine plus tard, l’Union syndicale suisse (USS) a largement voté en faveur de la réforme, par 98 voix contre 21.

Suite à ces votes et à la grogne de syndicalistes notamment romands, la direction du SSP a rappelé à ses deux secrétariats centraux de respecter ce qui a été décidé en assemblée, indique à l’ats Katharina Prelicz-Huber, présidente. Elle revenait sur une information publiée mardi dans Le Temps.

Disponibles sur le site du SSP, les statuts décrivent noir sur blanc les tâches du secrétariat central: “Le secrétaire général est chargé de réaliser, en collaboration avec les secrétaires centraux, les décisions prises par le Congrès fédératif, l’Assemblée des délégués de la fédération et le Comité national”. Vu que les délégués ont accepté, certes de justesse, la réforme d’Alain Berset, les secrétariats centraux ne peuvent pas mener campagne contre le projet.

“Contre nos valeurs”

Le secrétariat central de Lausanne (ndlr, le SSP a un autre secrétariat central à Zurich) persiste et signe. “Le mot d’ordre voté en assemblée allant à l’encontre de nos valeurs, nous avons décidé de participer à la campagne et de ne pas accepter la directive interne”, explique à l’ats Agostino Soldini, du secrétariat central lausannois.

En tant que syndicaliste, il ne peut pas cautionner une hausse de l’âge de la retraite et compte se battre contre la prévoyance vieillesse 2020. Le secrétariat central romand a reçu le soutien de 80 membres des sections vaudoise, genevoise, neuchâteloise et fribourgeoise notamment. Une lettre a été adressée à la direction.

La présidente rétorque qu’elle ne peut rien faire, malgré les protestations. La décision ne dépend pas du secrétaire général, mais de tous les membres.

Sanctions possibles

ll y a des procédures claires, ajoute Mme Prelicz-Huber. En cas de vote très serré, les membres peuvent autoriser les secrétariats centraux à avoir une position différente si une demande officielle en ce sens est faite. Or, cela n’a pas été le cas ici, argue la présidente.

Stricto sensu, les secrétariats centraux s’exposent à un blâme. M.Soldini est conscient que des sanctions peuvent tomber. La balle est désormais dans le camp de la direction, qui n’a à ce jour pas encore fait suite à la missive. Cela se fera dans les prochains jours, assure Mme Prelicz-Huber.

A titre individuel

Du côté d’Unia, la réforme a également été acceptée de peu (55 voix contre 47). Les syndicalistes en désaccord avec le vote peuvent l’exprimer, mais “pas sous la bannière d’Unia”. Les membres concernés peuvent s’engager dans la campagne à titre individuel, précise Aldo Ferrari, vice-président d’Unia.

“Cela ne pose aucun problème, ce sont des citoyens libres”. La décision, qui a été prise de concert avec les personnes en question, est respectée, assure M. Ferrari.

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