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Les effets négatifs sur le blé sont largement sous-évalués

(Keystone-ATS) Les effets néfastes des températures extrêmes sur le vieillissement du blé sont largement sous-évalués, avertit une étude. Cette constatation rend d’autant plus préoccupant le réchauffement climatique prévu dans les décennies à venir

Récolté chaque année sur plus de 220 millions d’hectares, le blé est la ressource agricole la plus cultivée dans le monde. Mais cette céréale est adaptée aux climats tempérés et les températures élevées peuvent l’affecter à différents stades de son développement, réduisant notamment le nombre de grains portés par un épi et/ou la taille de ces grains.

Au-delà de 30 degrés, la chaleur peut notamment endommager les feuilles et les mécanismes de la photosynthèse, ce qui accélère le processus de vieillissement du blé (“sénescence”), explique l’étude publiée dimanche dans la revue “Nature Climate Change”.

Rendements très inférieurs

Grâce à neuf années d’observations satellites de la zone et une modélisation informatique complexe, ils estiment qu’une augmentation de la température de 2 degrés réduirait en moyenne de neuf jours la saison durant laquelle le blé peut se développer par photosynthèse.

Selon l’étude, le “rendement médian” du blé dans la plaine du Gange se trouverait réduit de 20% dans un scénario de réchauffement de 2 degrés, contre seulement 10% à 14% dans les modèles agricoles APSIM et CERES standards.

L’objectif officiel que s’est donnée la communauté internationale est de limiter à +2 degrés la hausse de la température moyenne de la Terre d’ici la fin du 21e siècle par rapport à l’ère pré-industrielle. Mais faute d’un effort accru pour réduire les gaz à effet de serre, le monde est pour l’instant engagé sur la voie d’une hausse de 3,5 degrés du thermomètre mondial.

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