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Les examens cardiaques seraient pratiqués trop fréquemment

(Keystone-ATS) L’examen médical des vaisseaux du coeur doit être réservé aux patients présentant un risque fondé de maladie coronarienne, estime l’Académie suisse des sciences médicales (ASSM). Ces angiographies coronariennes présentent un risque dans 3% des cas pour le patient. De plus, elles coûtent très cher.

Pour établir le diagnostic des maladies coronariennes, une coloration spéciale est injectée dans les artères coronariennes avec un cathéter inséré dans un vaisseau sanguin. Chacun d’entre eux devient alors visible à la radiographie. L’angiographie permet aux médecins d’observer la circulation sanguine et de repérer d’éventuelles obstructions.

Des milliers d’examens

En Suisse, ces examens sont pratiqués par milliers, écrit l’ASSM jeudi dans un communiqué. Pourtant, dans jusqu’à 3% des cas, des complications peuvent survenir: réactions allergiques aux agents de contraste, troubles graves du rythme cardiaque, infarctus, décès.

La plupart des directives médicales préconisent ainsi de ne pratiquer cet examen qu’en cas de résultats suspects après un électrocardiogramme d’effort.

Or une étude mandatée par l’ASSM montre que dans plus d’un tiers des cas, l’angiographie coronarienne est pratiquée sans électrocardiogramme d’effort préalable. Chez les personnes âgées ou les femmes, le taux est un peu moins élevé.

Ces chiffres correspondent à des résultats similaires obtenus aux Etats-Unis, où aucun examen prédiagnostique n’a été réalisé dans jusqu’à 40% des cas. Du point de vue de l’éthique comme de l’économie de la santé, il est urgent aux yeux de l’ASSM que les médecins ne prescrivent ces examens coronariens invasifs qu’aux patients susceptibles d’en tirer réellement profit.

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