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Les experts de l’ONU confirment l’utilisation de sarin en Syrie

L'attaque au gaz sarin à Khan Cheikhoun avait coûté la vie à 87 personnes dont une trentaine d'enfants (archives). KEYSTONE/AP Edlib Media Center/UNCREDITED sda-ats

(Keystone-ATS) Les experts de l’Organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) confirment dans un rapport que du gaz sarin a bien été utilisé le 4 avril en Syrie. Washington avait riposté à l’attaque en tirant 59 missiles Tomahawk sur une base syrienne.

La mission d’enquête de l’organisation a conclu qu'”un grand nombre de personnes, dont certaines sont mortes, ont été exposées au sarin ou à un produit de type sarin”, a-t-elle écrit dans le rapport confidentiel, dont l’AFP a obtenu des extraits.

Le rapport va maintenant servir de base à une commission conjointe entre l’ONU et l’OIAC, qui devrait dire si les forces du régime syrien sont responsables de ce bombardement chimique sur la localité de Khan Cheikhoun le 4 avril dernier.

L’attaque avait fait 87 morts, dont de nombreux enfants. Elle avait été attribuée par les Occidentaux au régime du président syrien Bachar al-Assad. Ce dernier, soutenu par son allié russe, avait démenti en être à l’origine.

Selon la mission de l’OIAC, l’endroit d’où provenait le gaz mortel conserve la trace d’un cratère. Les caractéristiques de la propagation du gaz “ne peuvent correspondre qu’à l’usage de sarin comme arme chimique”, note-t-elle.

En riposte à cette attaque chimique, le président américain Donald Trump avait lancé une attaque de missiles Tomahawk dans la nuit du 6 au 7 avril sur la base syrienne d’al-Chayraate.

La commission conjointe de l’ONU et de l’OIAC avait déjà conclu que les forces du régime syrien avaient mené des attaques au chlore en 2014 et 2015. Elle avait aussi estimé que l’Etat islamique avait utilisé du gaz moutarde en 2015.

Donald Trump a mis en garde lundi le régime de Bachar al-Assad contre toute nouvelle utilisation de gaz dans la guerre qui déchire le pays. L’avertissement a été “pris au sérieux”, a assuré jeudi son ministre de la défense James Mattis.

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