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Les exportations vers l’Iran croissent sans les banques suisses

Le conseiller fédéral, Johann Schneider-Ammann, s'est rendu en Iran, l'an dernier, pour améliorer les relations commerciales avec la Suisse. KEYSTONE/PETER KLAUNZER sda-ats

(Keystone-ATS) L’accord commercial Suisse-Iran commence à porter ses fruits. Les exportations ont crû de 20% de janvier à juillet. Toutefois, la plupart des banques helvétiques ne font toujours pas affaire dans la République islamique malgré la levée des sanctions contre Téhéran.

La Suisse a ratifié un accord de commerce avec l’Iran à la mi-mars. Signé en 2005, il n’était pas encore entré en vigueur depuis. Grâce à son adoption, les exportations helvétiques vers le marché iranien, hors métaux précieux, ont bondi de 24,7% à 294,9 millions de francs sur les sept premiers mois de 2017 – une première depuis des années.

“L’évolution positive des exportations de produits, sans compter les métaux précieux, se poursuit cette année”, relève Fabian Maienfisch, porte-parole du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO). L’an dernier, les exportations, à l’exclusion des métaux précieux, avaient grimpé de 11,1% à 496,1 millions de francs au regard de 2015.

Parallèlement à la communauté internationale, la Suisse a levé ses sanctions contre l’Iran début 2016. Depuis, aucune obligation de déclaration ou d’approbation n’est soumise pour les transferts monétaires de et vers les résidents iraniens et les organisations.

Plus de sécurité juridique

Le nouvel accord doit renforcer la protection de la propriété intellectuelle et améliorer la sécurité juridique des échanges commerciaux. Il permet également de réduire la discrimination potentielle des entreprises suisses. La création d’une commission économique mixte est, en outre, prévue.

Malgré une amélioration des conditions d’exportation, un écueil reste: les transferts monétaires vers et de l’Iran. Les banques suisses ne souhaitent pas engager de relations d’affaires avec ce pays. “Vu que les Etats-Unis maintiennent de nombreuses sanctions, les banques ne se sentent pas à l’aise pour renouveler les transactions avec l’Iran”, note Fabio Sonderer, porte-parole d’UBS.

Credit Suisse avance la même explication. “Bien que la communauté internationale ait mis fin à une partie des sanctions imposées à l’Iran, certaines demeurent en vigueur avec des conséquences sur nos affaires internationales”, souligne Tobias Plangg, porte-parole du numéro deux bancaire suisse. Une reprise des activités serait prématurée également pour la Banque cantonale de Zurich, selon sa porte-parole, Marilena Baiatu.

Lobbying auprès des Etats-Unis

Le Seco en est convaincu: la politique monétaire frileuse des banques suisses ne facilite pas le développement des affaires avec les entreprises locales. Pour comprendre les sanctions restantes et améliorer la sécurité juridique, les experts de la Confédération ont organisé de nombreuses séances d’information, précise Fabian Maienfisch.

Même l’agence du Trésor américain chargée des sanctions (Ofac) a été conviée lors d’un événement destiné aux acteurs de la finance. A-t-elle prêté une oreille attentive aux banques helvétiques? La question reste ouverte. “L’Ofac a pris connaissance des arguments suisses”, indique le porte-parole du SECO.

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