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Les Femmes* socialistes fêtent vendredi leur 100e anniversaire

Martine Docourt, coprésidente des Femmes* socialistes, lors de l'assemblée des délégués du PS suisse du 14 octobre 2017, où a été adopté le "Manifeste pour un socialisme pleinement féministe" (archives). KEYSTONE/URS FLUEELER sda-ats

(Keystone-ATS) L’astérisque que les Femmes* socialistes suisses arborent depuis leur création il y a 100 ans signifie qu’elles sont « ouvertes à toutes personnes se reconnaissant en tant que femmes ». Elles vont fêter vendredi à Berne leur jubilé.

Les femmes socialistes ont toujours dû se battre deux fois plus dans leur histoire, écrit leur coprésidente Natascha Wey dans le numéro d’octobre de links, le journal périodique alémanique des membres du parti. Entre autres contre le patriarcat « dont les efforts pour refuser l’influence des femmes ne se sont pas arrêtés à ses propres rangs ».

Avant de représenter une organisation indépendante interne au PS, elles étaient regroupées, dès 1890, dans la Fédération suisse des ouvrières.

En octobre, après des discussions nourries, le PS a adopté le « Manifeste pour un socialisme pleinement féministe » élaboré par les Femmes* socialistes à l’occasion de leur 100e anniversaire. Le texte a été adopté à l’unanimité moins une abstention par l’assemblée de délégués du PS le 14 octobre à Olten (SO).

Le papier de position revendique notamment une représentation paritaire des deux sexes dans les instances de direction du parti, la semaine de 35 heures et l’instauration immédiate de l’égalité salariale, ainsi que l’adoption d’un langage non sexiste (langage épicène). De nombreuses demandes des Jeunes socialistes, qui voulaient radicaliser le papier, ont été rejetées.

Lutter contre la paupérisation

On est encore loin du but en ce qui concerne la lutte pour la parité salariale en particulier, a affirmé à l’ats Natascha Wey. Presque deux tiers des travaux ménagers sont effectués par les femmes, qui ne sont pas rétribuées pour cela. Elles sont même pénalisées avec de faibles pensions.

Selon l’autre coprésidente Martine Docourt, récemment élue, la priorité est donc « d’agir contre la paupérisation des femmes ». Cela passe, outre par l’égalité salariale, aussi par l’introduction de salaires minimaux et par des mesures permettant une meilleure conciliation entre vie professionnelle et familiale.

Car « on ne peut que se dire que les objectifs ne sont pas encore atteints quand l’on observe que les femmes suisses disposent de moins d’un dixième de la fortune et perçoivent moins d’un quart du revenu total et que des discriminations sont toujours présentes », a-t-elle souligné, interrogée par l’ats.

La lutte contre le sexisme et les discriminations est un autre volet important, selon elle. À cela s’ajoute le fait que les femmes sont victimes de violences domestiques, précise Natascha Wey.

Plus de visibilité

Selon Mme Wey, l’engagement des Femmes* socialistes est d’autant plus important que dans toute son histoire, le PS suisse n’a encore jamais lancé lui même d’initiative politique en faveur de l’égalité. C’est d’ailleurs un des points revendiqués dans une liste des « 100 raisons de rester actives », publiée sur leur site.

La politique féministe doit par conséquent devenir plus visible pour qu’enfin les choses changent, affirme Natascha Wey. Cela signifie pour le PS que ces thèmes doivent être au centre des préoccupations du parti. Voilà pourquoi le parti a besoin des Femmes* socialistes.

« Il est important que les Femmes* socialistes restent actives et une actrice incontournable des thématiques en lien avec l’égalité », a ajouté Martine Docourt. « Nous devons nous renforcer pour faire avancer nos idées ».

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