Les forêts d’épicéas sont fortement infestées par les bostryches
(Keystone-ATS) En 2016, les bostryches ont provoqué d’importants ravages: le volume des épicéas morts après avoir été infestés s’est élevé à 220’000 m3. C’est moins qu’en 2015 (252’000 m3), mais beaucoup plus que durant la période des années 2008 à 2012.
Dans les vallées méridionales des Alpes et dans certaines parties des Grisons, l’infestation de l’année passée a même augmenté. C’est ce qu’a révélé l’enquête annelle de Protection de la forêt suisse à l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), publiée mardi. Durant les années 2008 à 2012, les dégâts se montaient à 100’000 m3 en moyenne.
A partir de 2012, après des dommages régionaux provoqués par les tempêtes et la pression de la neige, le scolyte – le type de bostryche typographe le plus répandu en Suisse – a infesté un nombre de plus en plus important d’épicéas. La chaleur marquée et la sécheresse de l’été 2015 ont également contribué dans quelques régions au développement des scolytes.
Cette tendance s’est maintenue en 2016: la chaleur qui s’est installée à partir du mois d’août et la sécheresse locale ont affaibli de nombreux peuplements d’épicéas. Conséquence: en de nombreux endroits, une deuxième génération de scolytes a pu particulièrement bien se développer.
Différences régionales
Sur le Plateau et dans le Jura, l’infestation par les scolytes a certes un peu régressé en 2016 après la forte progression de l’année précédente, mais elle est restée encore bien supérieure à celle des années précédentes. La contamination par le typographe en 2016 a progressé surtout dans les vallées méridionales des Alpes et dans certaines parties des Grisons.
C’est le cas dans la Léventine et dans le val Blenio (TI) ainsi que dans le district de Surselva, le val Mesolcina et le val Calanca (GR), où le nombre de nouveaux foyers concernant plus de 10 arbres a fortement augmenté.
Dans différentes régions de Suisse, les populations de typographes sont actuellement supérieures à la population naturelle de base de ces insectes, qui sont toujours présents dans les forêts et en constituent un composant important.
Evolution incertaine
Reste à savoir si les peuplements d’épicéas affaiblis en été 2016 vont se rétablir et comment les populations de bostryches typographes vont évoluer. Les réponses dépendent avant tout de la météorologie du printemps et de l”été 2017, mais aussi des mesures de lutte mises en place par les forestiers et les propriétaires, explique le WSL.
Si les mois à venir restent constamment chauds et secs ou si une tempête se produit pendant la période de végétation et casse ou renverse de nombreux arbres, il faudra s’attendre à une forte multiplication des bostryches.
L’institut fédéral recommande donc de continuer à surveiller attentivement les activités des scolytes et d’exploiter rapidement les épicéas atteints par le typographe. Des tournées de contrôle plus fréquentes dans les pessières (plantation ou forêt naturelle peuplée d’épicéas) qui souffrent de la sécheresse ou d’autres perturbations permettent de reconnaître à temps les nouveaux foyers.
