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Les forces irakiennes avancent face à l’EI à Ramadi

(Keystone-ATS) Les forces irakiennes ont repris mardi au groupe Etat islamique (EI) un quartier clé de la ville de Ramadi. Il s’agit d’une avancée importante dans la difficile reconquête des vastes territoires tombés aux mains des djihadistes il y a plus d’un an.

Après de violents combats, les forces loyales au gouvernement de Bagdad ont réussi à s’emparer du secteur de Tamim, au sud-ouest de cette ville distante d’une centaine de kilomètres de Bagdad, ont annoncé des responsables. Chef-lieu de la vaste province occidentale d’Al-Anbar, Ramadi, une ville qui s’étend le long de l’Euphrate, dans une plaine fertile, avait été conquis en mai 2015 par l’EI. Cette défaite avait été jugée cuisante pour l’armée irakienne.

“Aujourd’hui, nos forces ont complètement libéré le secteur de Tamim après une bataille féroce contre les combattants de Daech”, a déclaré le porte-parole des services de lutte antiterroriste irakiens, Sabah al-Nomane. L’armée irakienne a été appuyée par des frappes de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis.

Proche du centre-ville

“La libération de Tamim va beaucoup nous aider pour accélérer la reconquête de la totalité de la ville de Ramadi”, a estimé le porte-parole du commandement des opérations conjointes, le général de brigade Yahya Rasool. “Les forces irakiennes sont proches d’entrer dans le centre de la ville”, a affirmé de son côté le chef de la police de la province d’Al-Anbar, le général Hadi al-Irzayij.

Il leur faudra pour cela traverser le bras du fleuve Euphrate qui sépare Tamin d’un autre quartier encore tenu par l’EI. La reprise de Ramadi sera un atout important pour la reconquête d’autres territoires dans la vallée de l’Euphrate, a estimé le porte-parole de la coalition internationale contre l’EI, le colonel Steve Warren.

Engins explosifs

Avant de continuer sa progression, l’armée irakienne travaillait à désamorcer les engins explosifs disséminés par les combattants djihadistes dans le quartier de Tamim. Ces derniers ont pour stratégie de laisser de nombreux pièges afin de continuer à tuer des soldats et des civils même après leur départ. De larges quantités d’armes et de munitions ont été saisies, selon le général Rasool.

Une victoire à Ramadi serait d’une importance cruciale pour le gouvernement du Premier ministre Haider al-Abadi après le camouflet enregistré par son armée dans cette ville. L’offensive pour reconquérir Ramadi a été lancée depuis des mois mais a souvent marqué le pas.

Bagdad consulte l’OTAN

La Turquie a pour sa part indiqué mardi qu’elle avait interrompu dès dimanche le déploiement de ses troupes dans le nord de l’Irak, a annoncé le ministère turc des Affaires étrangères. Ankara a cependant assuré que ces soldats avaient été déployés avec l’assentiment de Bagdad pour contrer l’EI. Mais cette version des faits a jusqu’à présent été démentie par les autorités irakiennes.

Le gouvernement irakien est même allé plus loin en réclamant mardi soir l’intervention de l’OTAN, dont la Turquie est membre pour régler ce différend. “L’OTAN doit user de son autorité pour exhorter la Turquie à se retirer immédiatement du territoire irakien”, a déclaré Haïdar al-Abadi, qui s’est entretenu par téléphone avec le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg.

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