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Les hôtels chics pour familles s’unissent contre le franc fort

(Keystone-ATS) En Suisse, les hôtels chics destinés aux familles subissent eux aussi l’impact du franc fort. En lançant un nouveau label, plusieurs établissements spécialisés s’unissent pour faire front commun à la concurrence qui ne vient plus seulement de l’étranger.

Forfait balnéaire à l’étranger ou séjour au pays, les Suisses ont l’embarras du choix. “Avec la forte chute des prix du côté des voyagistes depuis l’abandon du taux plancher, les clients sont très hésitants”, constate Walter Trösch, à la tête du plus grand parc de vacances et de loisir helvétique, le Swiss Holiday Park à Morschach (SZ).

Cet été, son propre établissement connaît une baisse sensible des réservations. “La clientèle se décide de plus en plus à court terme”, note M. Trösch. Et la balance penche plus facilement en faveur des vacances tous frais payés en Europe, maintenant que le pouvoir d’achat en francs s’est démultiplié dans la zone euro.

Face à ce phénomène, un groupe de sept hôtels exclusifs consacrés aux familles avec enfants, à l’instar du Schweizerhof à Lenzerheide (GR) ou de l’Albergo Losone au Tessin, vient de créer le label “Premium Swiss Family Hotels” (PSFH). Avec pour but de se démarquer clairement du reste de l’offre et de promouvoir leur “excellence” dans ce domaine.

Aire de jeux

Car le marché du tourisme en famille est des plus florissants. Selon la dernière enquête de Suisse Tourisme, datant de 2013, ce segment a généré 780 millions de francs de chiffre d’affaires. Dans les régions de montagnes, il compte pour 42,4% des visiteurs et jusqu’à 47,5% en hiver, avec 5,8 millions de nuitées, en parahôtellerie ou en hôtellerie traditionnelle.

Près de deux familles sur trois (65,5%) préfèrent toujours la formule de l’appartement de vacances. Quand elles optent pour l’hôtel, 40% d’entre elles choisissent un 4 étoiles, soit plus qu’en moyenne. “Le temps où les familles voyageaient à bas coûts est révolu”, constate Jürg Schmid, directeur de Suisse Tourisme.

Là aussi, le gros de la demande est indigène (60,3%). Parmi les non-résidents, les visiteurs d’Allemagne sont les plus nombreux (10,9%), suivis de ceux du Bénélux (6,9%) puis de la France (2,8%). Les arrivées en provenance du Moyen-Orient, de l’Inde et maintenant de la Chine ne cessent d’augmenter, indique Jürg Schmid.

Selon lui, la Suisse s’est positionnée comme “l’aire de jeux la plus naturelle dans le monde”. Derrière la qualité de l’accueil, près d’un client sur deux cite en effet la nature puis la montagne parmi ces principales attentes. Le rapport qualité-prix vient lui en 4e place.

Pas moins cher

“Quand on ne peut pas être moins cher, il faut être meilleur”, résume Véronique Kanel, porte-parole de Suisse Tourisme. C’est ce que le label “premium” veut faire savoir, avec des critères aussi exigeants que ceux de la clientèle ciblée.

Car les hôtels affiliés doivent notamment proposer la possibilité de faire garder ses enfants par du personnel qualifié chaque jour de la semaine, plus au moins une dizaine d’activités pour les petits et trois pour toute la famille. L’établissement doit disposer de deux infrastructures pour le sport et les jeux au minimum, en sus de l’incontournable spa.

La nouvelle marque de reconnaissance permet aussi de partager les frais de marketing. Walter Trösch, qui préside cette alliance, espère pouvoir étoffer l’offre à 15 établissements en Suisse d’ici 3 ans. Mais il est conscient que pour nombre de candidats potentiels, des investissements supplémentaires seront nécessaires.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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