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Les horreurs continuent dans l’indifférence en Syrie, dénonce l’ONU

(Keystone-ATS) La litanie des horreurs continue en Syrie dans l’indifférence générale. Tous les belligérants ont commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ces derniers mois, a affirmé jeudi à Genève la commission d’enquête de l’ONU.

“La population civile souffre de manière inimaginable et le monde regarde passivement”, a affirmé le président de la commission d’enquête Paulo Sergio Pinheiro.

“Il est impératif de faire davantage pour les victimes du conflit forcées de fuir leur pays dans les pires circonstances”, a ajouté M. Pinheiro en lançant un appel à instaurer des voies légales de migration pour répondre aux besoins de protection des demandeurs d’asile et des réfugiés syriens.

Dans son dixième rapport adressé au Conseil des droits de l’homme, la commission dresse une nouvelle “litanie d’horreurs”: la violence endémique prolifère en ampleur et en étendue et la fin du conflit n’est pas en vue, écrit la commission.

Tergiversations inadmissibles

“Les souffrances de la population nécessitent une action immédiate pour la protéger. La nature toujours plus internationale de ce conflit, la férocité de la confrontation sur le terrain, la propagation de l’extrémisme l’affectent tous les jours”, affirme le rapport, basé sur 335 entretiens avec des témoins et victimes.

“Il est inadmissible que la communauté mondiale, aussi bien que des acteurs régionaux et locaux, tergiversent dans leur réponse à une conflagration qui s’est intensifiée depuis 2011. Cette tragédie exige d’urgence la fin de la procrastination politique et de l’escalade militaire”, déclarent les membres de la commission d’enquête, en lançant un nouvel appel au Conseil de sécurité de l’ONU.

Flux interrompu de réfugiés

Le flux ininterrompu de réfugiés dans des pays voisins de la Syrie continue à déstabiliser la région et d’affecter sévèrement les moyens de subsistance et les services de base dans les communautés d’accueil, constate la commission.

“L’espace de protection pour des Syriens essayant d’échapper au conflit se réduit progressivement. Des déficits de financement sérieux mettent en danger la vie des groupes les plus vulnérables de la population déplacée de la Syrie”, avertit la commission.

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