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Les insectes ravageurs se moquent de la vague de froid

(Keystone-ATS) Le froid extrême régnant actuellement en Suisse n’aura guère d’influence sur les insectes ravageurs. Ce sont bien plus les conditions après le repos hivernal qui seront déterminantes pour leur multiplication, a indiqué jeudi la Station Agroscope Changins-Wädenswil (ACW).

Les insectes indigènes – et parmi eux les ravageurs – sont bien adaptés au gel. En hiver, la plupart marquent une pause dans leur développement. Fortement ralenti, leur métabolisme est presque réduit à zéro. Le sang des insectes contient par ailleurs une sorte d’antigel qui empêche sa cristallisation.

La plupart des espèces locales peuvent ainsi survivre à des températures de -10 degrés, voire plus. De nombreux insectes passent aussi l’hiver dans des abris qui les protègent des grands froids ou hibernent carrément dans le sol.

De plus, les insectes compensent cette période en pondant davantage d’oeufs au printemps. Les conditions météorologiques qui suivent la période de repos hivernal sont donc plus importantes pour l’évolution de leurs populations.

Espèces étrangères touchées

Cette année se démarquera néanmoins des années précédentes marquées par des hivers très doux, note ACW. Les pucerons, par exemple, ne devraient pas pulluler en 2012. Le froid sera également préjudiciable aux espèces ayant récemment colonisé la Suisse avec le réchauffement climatique, comme le puceron vert de l’oranger ou la mouche de la noix. Beaucoup de ces espèces immigrées supportent moins bien le gel prolongé que les espèces locales.

Quant aux abeilles, elles supportent bien le froid, pour autant qu’elles aient assez de réserves de nourriture, a expliqué à l’ats Vincent Dietemann, d’Agroscope Liebefeld-Posieux (ALP). On s’attend toutefois à une mortalité supérieure cette année, car le parasite varroa a eu beaucoup de temps pour se reproduire.

La saison apicole a en effet été rallongée par un printemps et un automne exceptionnellement doux, poursuit le spécialiste. C’est bon pour les apiculteurs, qui ont produit plus de miel, mais, revers de la médaille, le varroa a pu accroître sa pression sur les colonies.

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