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Les médecins exercent de plus en plus après l’âge de la retraite

Un tiers des médecins exerçant en Suisse possède un diplôme étranger, une part qui monte à 38,4% dans le secteur hospitalier (archives/image symbolique). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) Toujours plus de médecins continuent d’exercer au-delà de l’âge de la retraite. En 2016, on comptait 854 généralistes en cabinet qui étaient âgés de 65 à 69 ans, contre 279 en 2008. Si trouver un successeur reste difficile, certains veulent continuer de pratiquer.

Le nombre de médecins généralistes en cabinet âgés de 70 à 74 ans est passé de 82 à 288 sur la même période. Le nombre de ceux qui exercent au-delà de 74 ans a aussi augmenté, passant de 48 à 134, indique la statistique médicale 2016 de la Fédération des médecins suisse (FMH) publiée mercredi.

Une tendance qui ne s’observe pas chez les généralistes travaillant à l’hôpital. Ceux-ci pratiquent nettement moins longtemps que leurs homologues en cabinet: la plupart mettent un terme à leur activité professionnelle à l’âge de la retraite, constate la FMH.

Conséquence de ce phénomène: le nombre de généralistes officiant en cabinet a connu depuis 2008 une forte hausse (31,3%). Celui des spécialistes a augmenté de 7,7%.

Face à ce transfert du secteur hospitalier vers l’ambulatoire (pratique en cabinet), la FMH s’attend à une recrudescence des généralistes en cabinet âgés de 40 à 49 ans.

Un tiers de médecins étrangers

La hausse (1,4%) du nombre de médecins au bénéfice d’un diplôme étranger se poursuit. Ils forment un tiers de l’effectif total. Les nations les plus représentées sont l’Allemagne (18,7%), l’Italie (2,8%), la France (2,1%) et l’Autriche (2%).

Près de 45% des titres de spécialiste sont délivrés à des médecins étrangers. Les Allemands sont les plus nombreux (53,6%), suivis des Autrichiens (10,8%), des Italiens (9,6%), des Grecs (6,3%) et des Français (3%). Pour la FMH, ces données illustrent l’importance de l’immigration pour la prise en charge médicale en Suisse.

Davantage de femmes

Le nombre de femmes continue lui aussi de croître. Bien que près de 60% des médecins soient des hommes, la part de la gent féminine a progressé de 37,9% depuis 2010, contre seulement 9,2% du côté des hommes. Les femmes travaillent plutôt dans les hôpitaux, contrairement aux hommes qui exercent davantage en cabinet.

Concernant les spécialisations, près d’un quart des médecins disposent d’un titre en médecine interne générale, 10% en psychiatrie et psychothérapie et 4,9% en pédiatrie. Parmi les 1302 titres de spécialiste attribués l’an dernier, plus de la moitié (54,6%) ont été délivrés à des femmes. Lorsqu’ils obtiennent leur titre de spécialiste, les médecins ont en moyenne 36,4 ans.

En 2016, la Suisse comptait 36’175 médecins (14’953 femmes et 21’222 hommes), soit une hausse de 850 par rapport à l’année précédente. Avec 4,2 médecins pour 1000 habitants, la densité médicale est supérieure à la moyenne de l’Organisation de coopération et de développement économiques (3,3).

Le secteur ambulatoire comprend les consultations et soins dispensés en cabinet individuel ou de groupe ainsi que les activités des médecins consultants dans les hôpitaux, dispensaires, infirmeries, écoles ou homes. Le secteur hospitalier désigne les hôpitaux et les foyers protégés.

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