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Les maçons et les fonctionnaires défilent ensemble à Genève

(Keystone-ATS) A l’appel de leurs syndicats, des milliers de maçons défilent mercredi dans les rues de Genève, Neuchâtel et Delémont pour défendre leurs conditions de travail. Les fonctionnaires genevois, en grève depuis mardi, se sont joints au mouvement des employés du bâtiment.

A Genève, le cortège des manifestants s’est arrêté sur le pont du Mont-Blanc, peu avant dix heures, occupant toute la chaussée. Syndicalistes et partisans du mouvement y tiennent leurs discours. Le pont est noir de monde, a constaté une journaliste de l’ats sur place.

Près de 3000 maçons, selon le décompte des syndicats, ont défilé mercredi matin dans les rues de la cité du bout du lac. Ils sont soutenus par quelque 4500 fonctionnaires du canton, en grève depuis mardi.

Nouvelle convention nationale

Les travailleurs de la construction ont également lancé mercredi une action de protestation dans le Jura et le Jura bernois. Comme en Suisse alémanique et au Tessin en début de semaine, ils exigent du patronat des négociations pour une nouvelle convention nationale du secteur principal de la construction.

A l’appel du syndicat Unia Transjurane, les maçons se sont rassemblés mercredi en fin de matinée sur la place de la Gare à Delémont. “Du courage, il en faut pour être ici”, a déclaré Arménio Cabete, secrétaire syndicat d’Unia Transjurane devant près de 300 ouvriers.

“Ce n’est que le début, nous allons gagner cette lutte”, a-t-il ajouté avant le début d’un cortège dans les rues de Delémont.

“Il ne s’agit pas d’une grève, mais d’une mobilisation du secteur de la construction”, a précisé à l’ats la secrétaire régionale d’Unia Transjurane Emilie Moeschler. Les travailleurs ont pris congé ou ont puisé dans leur solde d’heures supplémentaires pour participer à cette action qui doit s’achever vers 15h00.

Ce mouvement entraîne des perturbations. Une vingtaine de chantiers du Jura et du Jura bernois sont à l’arrêt, a souligné la responsable d’Unia Transjurane. Le Jura et le Jura bernois comptent environ 2000 ouvriers de la construction.

Débrayage dès l’aube

Plus de 500 maçons protestent également à Neuchâtel. Ils ont débrayé dès l’aube et défilé au centre-ville en début d’après-midi.

Les manifestants ont marché durant une heure, avec discipline mais force chants, sirènes et slogans. “Nous sommes des êtres humains, pas des machines”, disait l’une des banderoles. “60 ans: fatigués!”, clamait la foule.

Le mouvement a été particulièrement bien suivi, a estimé Edy Zihlmann, secrétaire syndical, lors d’un point presse. Au minimum 80% de la nonantaine de chantiers du canton est à l’arrêt. Des ouvriers neuchâtelois oeuvrant sur des chantiers dans d’autres cantons se sont joints au mouvement.

Employeurs sous pression

Du côté des employeurs, la Société suisse des entrepreneurs (SSE) dénonce ces débrayages. Elle rappelle qu’elle souhaite également éviter un vide conventionnel, alors que l’actuelle convention nationale du secteur principal de la construction (CN) échoit à la fin de l’année.

“Nous condamnons ces actions de grève, car elles vont à l’encontre de la convention collective qui prévoit la paix absolue du travail”, déplore Gian-Luca Lardi, président central de la SSE, contacté par l’ats. “D’un autre côté, cela ne nous met pas particulièrement sous pression.”

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