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Les membres de l’OIT réunis à Genève contre la violence au travail

Le directeur général de l'OIT Guy Ryder veut que les membres de l'Organisation aboutissent à une Convention internationale contre la violence et le harcèlement au travail. KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) Gouvernements et partenaires sociaux des 187 pays de l’OIT sont réunis pour dix jours à Genève. La discussion la plus attendue porte sur la violence et le harcèlement au travail qui donneront lieu à des négociations d’une possible Convention internationale d’ici 2019.

“Cette conférence a beaucoup de travail devant elle”, a dit lundi le directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT) Guy Ryder. “Les circonstances restent difficiles”, même si la croissance s’améliore dans un certain nombre de pays. “Pas encore suffisamment” pour atteindre des emplois décents pour tous, a dit M. Ryder au début de la 107e Conférence internationale du travail.

Il a ciblé les tensions récentes et les difficultés de dialogue entre gouvernements et partenaires sociaux, mais aussi les attaques contre le multilatéralisme. “Nous devons faire davantage, nous devons faire mieux”, a affirmé M. Ryder sur les relations tripartites.

Ambassadeur suisse vice-président

La discussion sur la violence et le harcèlement au travail avait été décidée avant l’affaire liée au producteur américain Harvey Weinstein. La possibilité de nouvelles normes internationales est “peu fréquente ces dernières années”, dit M. Ryder. Et de garantir que l’OIT elle-même défend une politique de “tolérance zéro” contre le harcèlement.

La Suisse soutient ce débat mais laisse ouverte la possibilité d’une Convention ou d’une recommandation. Elle se prononcera après la conférence pour laquelle l’ambassadeur Jean-Jacques Elmiger, de la Direction du travail au Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO), a été élu lundi matin à la vice-présidence. Il devrait ensuite, sauf surprise, assurer la présidence de la conférence de l’organisation en 2019, année du centenaire de l’OIT.

En janvier, M. Ryder avait estimé que cette norme internationale constituera “la première tentative mondiale” de réglementer légalement ces questions. Dans son rapport pour la conférence, il répète qu’il souhaite que “l’OIT se dote de nouveaux instruments” dès son centenaire en 2019 face aux abus “dont les femmes sont les premières victimes”.

Prix Nobel attendu

Il relève que les avancées sur l’égalité entre hommes et femmes au travail sont “lents, inégaux et incertains”. Il appelle aussi à des approches “innovantes”.

Dans le cadre de son centenaire prévu en 2019, l’OIT a lancé plusieurs initiatives, dont une sur cette question. Elle doit aussi publier en novembre prochain un rapport sur les décalages de salaires entre hommes et femmes en fonction des différentes régions dans le monde.

M. Ryder souhaite notamment une nouvelle économie des soins à la personne qui aboutisse à des emplois décents, les moyens pour les femmes de mieux concilier mandats et obligations privées. Ou encore une meilleure reconnaissance de leur travail et une meilleure représentation.

Plusieurs chefs d’Etat sont attendus. Le Prix Nobel de la Paix et président colombien Juan Manuel Santos s’exprimera vendredi, et ses collègues irlandais et centrafricain le 7 juin pour un sommet sur le travail dans les situations après les conflits.

Plus de 4000 délégués participent et font partie des gouvernements et des partenaires sociaux. La Suisse est représentée par le chef de la Direction du travail au SECO Boris Zürcher, le directeur général de Fédération des entreprises romandes (FER) Blaise Matthey et le secrétaire central de l’Union syndicale suisse (USS) Luca Cirigliano.

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