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Les mineurs arrivés de Libye ne prévoient pas d’aller en Europe

Les enfants migrants qui rejoignent l'Europe par la Grèce arrivent souvent avec leurs proches (archives). KEYSTONE/AP/MUHAMMED MUHEISEN sda-ats

(Keystone-ATS) L’immense majorité des mineurs qui arrivent en Europe depuis la Libye ne souhaitent pas forcément s’y rendre mais y sont contraints par des violences dans ce pays. La plupart d’entre eux ont auparavant quitté leur propre Etat en raison d’abus ou de conflits.

Jusqu’à trois quarts des migrants mineurs interrogés en Italie ont pris seuls la décision de partir et plus de 90% sont arrivés sans leurs proches, indique le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) dans un rapport publié mardi à Genève. Leur voyage peut prendre plus de deux ans.

Plus de 90% des mineurs qui arrivent en Europe par la Grèce se trouvent en revanche avec leurs proches, qui souhaitent une amélioration de leur éducation. Parmi les raisons qui expliquent le départ des enfants qui transitent par la Libye figurent les violences domestiques, les privations et les conflits.

Et 20% des filles interrogées disent avoir voulu échapper à un mariage forcé. La destination prévue change souvent pendant le voyage, mais 63% des enfants arrivés en Libye rejoignent l’Europe après avoir été confrontés à des violences dans ce pays.

Milliers d’enfants arrivés depuis des mois

Près de la moitié des enfants interrogés en Libye ont été enlevés pendant la période où ils y sont restés et près d’un quart disent avoir été arrêtés et détenus sans raison. Problème, de nombreux enfants sortent des systèmes de réception en Italie et en Grèce en raison des procédures et ils sont toujours plus nombreux à être exploités par des réseaux de trafiquants, avait indiqué récemment l’UNICEF.

Ces personnes ne sont pas les seules à tenter de quitter la Libye en raison des violences. Une étude récente du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) avait souligné qu’environ la moitié de tous les migrants partent en raison de la situation sécuritaire, des difficultés économiques et des abus en matière de droits humains. Au total, 850 enfants de 15 à 17 ans ont été interrogés par l’UNICEF.

Plus de 12’000 enfants, dont 93% sans proches, sont arrivés en Italie durant les six premiers mois de l’année. Plus de 93’000 migrants ont de leur côté rejoint de janvier à dimanche dernier ce pays depuis la Libye. A peine plus de 10’000 sont encore arrivés en Europe par la Grèce, en traversant la Méditerranée orientale.

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