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Les multinationales en Suisse veulent de la prévisibilité

(Keystone-ATS) Face à la détérioration des conditions cadres en Suisse, les multinationales plaident pour la levée rapide des “incertitudes”. Réforme de la fiscalité des entreprises, immigration de masse ainsi que franc fort: les doutes se multiplient, indique le GEM.

“Rien n’est gagné”, a martelé mardi à Lausanne Frédérique Reeb-Landry, présidente du Groupement des entreprises multinationales (GEM). Sur de nombreux sujets, il faut des “réponses claires” afin de créer “stabilité et prévisibilité”.

La Suisse avait “un quart d’heure d’avance” par rapport à la concurrence étrangère. Si elle veut conserver son attrait économique et social, les réformes entreprises doivent aboutir sans tarder, poursuit la responsable.

Imposition autour de 13%

Dans sa ligne de mire, la refonte de la fiscalité des entreprises (RIE III). Pour les multinationales qui devront payer davantage, l’enjeu est crucial, le nouveau taux d’imposition des bénéfices en particulier. Il doit se situer “aux alentours de 13%. C’est une condition pour tout le reste”, souligne la présidente du GEM.

Genève avec 13%, Vaud avec 13,79% sont dans la fourchette. Mais il ne faut pas que le dossier s’enlise, que d’autres composantes du projet fassent dévier de l’objectif, met en garde Frédérique Reeb-Landry. Sur l’Arc lémanique, les multinationales représentent 76’000 emplois à Genève et 88’000 sur Vaud, et respectivement 43% et 41% du produit intérieur brut (PIB) cantonal.

Aujourd’hui, c’est “wait and see”, les entreprises sont “beaucoup plus frileuses”. Elles attendent “la levée des incertitudes” avant de prendre des décisions, lorsqu’elles ne choisissent pas de partir ou de délocaliser, relève Frédérique Reeb-Landry.

Pas perdre de temps

L’acceptation de l’initiative sur l’immigration de masse le 9 février 2014 suscite aussi des interrogations. Pour l’heure, le GEM est satisfait des réponses du Conseil fédéral sur l’importance de la voie bilatérale, note avec prudence l’association tout en espérant une résolution rapide du problème.

A ces difficultés s’est ajoutée en début d’année la décision de la BNS de renoncer au taux plancher. “Le franc fort tombe à un moment très délicat pour certaines multinationales”, assure la présidente du GEM.

Stabilité indispensable

Avec, à la clé, de nouvelles interrogations sur le choix de rester en Suisse ou pas. Dans un tel contexte, “il ne faut pas perdre de temps” et tout faire pour que la Suisse retrouve “un écosystème stable et prévisible”, conclut-elle.

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