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Les néonicotinoïdes interdits dans l’agriculture en France

Les néonicotinoïdes s'attaquent au système nerveux des abeilles (archives). KEYSTONE/EPA/SASCHA STEINBACH sda-ats

(Keystone-ATS) L’utilisation des néonicotinoïdes pour débarrasser les plantes des insectes ravageurs est interdite en France à partir de ce samedi. La mesure suscite la colère des agriculteurs mais la satisfaction des défenseurs des abeilles.

En excluant de tout usage phytosanitaire cinq substances (clothianidine, thiaméthoxame et imidaclopride, thiaclopride et acétamipride) accusées de contribuer au déclin massif des colonies de pollinisateurs, la France va plus loin samedi que l’UE qui bannira au plus tard au 19 décembre les trois premières mais uniquement pour les cultures en plein champ.

Ces molécules, apparues dans les années 1990 et devenues les insecticides les plus utilisés au monde, s’attaquent au système nerveux des insectes, donc des pollinisateurs. Même à faible dose, abeilles et bourdons sont désorientés, ne retrouvent plus leur ruche, le sperme des mâles est altéré…

En France, les “néonics” servent surtout de manière préventive, en enrobant les semences, avant de se propager à toute la plante. Face aux critiques du monde agricole, le gouvernement français fait valoir l’existence d’alternatives pour la plupart de usages. Il a promis d'”accompagner les agriculteurs dans cette transition”.

Maïs et betterave attaqués

Mais ces derniers dénoncent une “impasse”, décrivant des alternatives nécessitant plus de travail et de main-d’oeuvre, qui réduiraient leur compétitivité face aux produits importés.

“Nous souhaitons des dérogations pour deux cultures qui sont sans solution, le maïs, attaqué par la mouche grise, et la betterave”, a insisté jeudi la présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) Christiane Lambert.

Pour les abeilles et leurs défenseurs en revanche, l’interdiction est plutôt une bonne nouvelle, même si apiculteurs et ONG s’inquiètent de la possibilité prévue par la loi biodiversité de 2016 de dérogations au cas par cas, jusqu’au 1er juillet 2020.

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