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Les océans sont “malades” du réchauffement climatique

Les océans ont absorbé plus de 93% de la chaleur supplémentaire résultant du réchauffement climatique depuis les années 1970 (archives). KEYSTONE/AP The Canadian Press/JONATHAN HAYWARD sda-ats

(Keystone-ATS) Le réchauffement climatique abîme les océans comme jamais, met en garde un rapport scientifique publié lundi. Le phénomène diffuse non seulement des maladies aux animaux comme aux êtres humains, mais menace aussi la sécurité alimentaire partout dans le monde.

Les recherches ont été menées par 80 scientifiques de douze pays, ont précisé des experts réunis à Honolulu pour le congrès de l’union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Les eaux de la planète ont absorbé plus de 93% de la chaleur supplémentaire résultant du réchauffement depuis les années 1970. Elles ont limité la chaleur ressentie sur la terre, mais ont aussi modifié radicalement le rythme de la vie dans les océans, souligne Dan Laffoley, l’un des principaux auteurs du rapport intitulé “Explications sur le réchauffement océanique”.

L’étude, qui portait sur tous les écosystèmes marins d’importance, du microbe à la baleine et jusqu’aux fonds océaniques, a mis en évidence que des méduses, des oiseaux et du plancton, avaient migré en direction des pôles et du froid, parcourant jusqu’à 10 degrés de latitude.

Migrations très rapides

Ces migrations climatiques sont “de 1,5 à 5 fois plus rapides que tout ce que nous voyons sur le sol”, estime M. Laffoley. “Nous sommes en train de changer les saisons dans l’océan.” “Quand on a une vision complète, on voit un ensemble de conséquences totales et inquiétantes”, analyse-t-il.

Le rapport, dont plus d’un quart des constatations sont inédites, contient des études montrant que le réchauffement climatique affecte les systèmes météorologiques et provoque de plus en plus de tempêtes.

Le rapport affirme également détenir des preuves selon lesquelles le réchauffement des océans “provoque une augmentation des maladies chez les populations végétales et animales”.

Des agents pathogènes, tels que la bactérie vectrice du choléra ou la prolifération d’algues toxiques, peuvent engendrer des maladies neurologiques comme la ciguatera, intoxication alimentaire découlant de la consommation de poissons des zones tropicales et dont le réchauffement marin favorise donc le développement. Ces pathologies sont tout aussi dangereuses pour l’homme.

“Nous devons diminuer drastiquement les gaz à effet de serre”, a estimé Carl Gustaf Lundin, directeur des programmes marin et polaire à l’UICN.

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