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Les patrons ne sentent pas assez préparés à assumer leurs tâches

Seuls 28% des directeurs recrutés à l'interne par les grandes entreprises - et 38% recrutés à l'externe - estiment avoir été suffisamment préparés à ce rôle (archives). KEYSTONE/ANTHONY ANEX sda-ats

(Keystone-ATS) Alors qu’ils font face à des défis croissants en matière de gestion de leur entreprise et de leur personnel, les grands patrons ne se sentent ni assez préparés, ni assez encadrés. En Suisse, la conciliation entre vie privée et professionnelle pose aussi problème.

Seuls 28% des directeurs recrutés à l’interne par les grandes entreprises – et 38% recrutés à l’externe – estiment avoir été suffisamment préparés à ce rôle, selon les résultats d’une étude d’Egon Zehnder publiés mardi. La recherche du cabinet zurichois spécialisé dans le recrutement de cadres portait sur plus de 400 patrons de sociétés basées dans onze pays.

“La pression sur les dirigeants a rarement été aussi importante” qu’actuellement, relève dans un communiqué Kati Najipoor-Schütte, responsable d’unité chez Egon Zehnder. Ils doivent à la fois réussir à convaincre leurs employés, mais aussi à créer un climat de collaboration et d’innovation. Même les plus aguerris d’entre eux “font face à d’importants défis”.

Les chefs d’entreprises les mieux à même de mener à bien leur mission sont ceux qui cherchent constamment à acquérir de nouvelles connaissances, que ce soit sur leur travail ou sur eux-mêmes, montre l’étude. Le succès d’une société dépend de la capacité de son patron à gérer de multiples priorités. Cela n’est possible que s’il est capable de faire appel à toutes les facettes de sa personnalité.

Peu de feedback

Parmi les résultats les plus marquants de l’enquête figurent le fait que 47% des patrons interrogés estiment que le développement de leur équipe dirigeante est plus délicat qu’anticipé. Par ailleurs, 48% affirment ne pas réussir à consacrer autant de temps que prévu à la réflexion sur soi.

De nombreuses personnes interrogées disent en outre avoir été mal encadrées lors de leur grand saut dans la fonction dirigeante. Plus de 4 sur 10 (44%) rapportent que leur nomination ne s’inscrivait pas dans un processus planifié et formel. Ils sont encore moins (38%) à pouvoir se tourner vers leur conseil d’administration afin d’obtenir un feedback honnête sur leurs activités.

Parallèlement, de plus en plus de patrons reconnaissent l’importance des compétences relationnelles et qualitatives (soft skills). Ils sont plus de la moitié (54%) à penser qu’endosser cette casquette nécessite une réflexion intense et personnelle. Près de 8 sondés sur 10 (78%) sont d’avis qu’il est acceptable d’admettre ses erreurs.

Particularités helvétiques

Certaines réponses des sondés helvétiques se différencient de celles formulées par leurs homologues internationaux, constate le cabinet zurichois. Interrogés sur le thème de la conciliation entre vie privée et professionnelle, 62% des patrons suisses la considèrent comme difficile, contre 35% en moyenne.

Alors que 47% des chefs d’entreprise interrogés à l’échelle internationale ont eu de la peine à former leur équipe dirigeante, ce problème ne touche que 23% des sondés suisses. Par ailleurs, plus de 80% des patrons helvétiques (83%) ont bénéficié d’une procédure concertée et bien réglée de prise de fonction, soit bien plus que la moyenne.

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