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Les pays de l’UE veulent reconduire davantage de migrants

(Keystone-ATS) Les ministres de l’Intérieur de l’UE se sont entendus jeudi pour reconduire davantage d’étrangers en situation irrégulière dans leur pays. Ils ont aussi évoqué la création d’un corps européen de gardes-frontières pour faire face à l’afflux de réfugiés et de migrants.

“L’augmentation du taux de reconduite doit avoir un effet dissuasif sur l’immigration clandestine”, disent-ils dans une déclaration commune. Ils considèrent en outre la détention comme “un moyen légitime en dernier ressort” pour éviter que les étrangers en situation irrégulière ne disparaissent avant d’être reconduits.

Ils expliquent envisager d’utiliser davantage de “leviers”, dont celui de l’aide financière, pour convaincre les pays d’origine d’accepter le retour de leurs ressortissants reconduits. Selon les chiffres de la Commission européenne, le taux de reconduite est pour le moment inférieur à 40%.

Protéger “celui qui en a vraiment besoin”

Dans la soirée, les ministres de l’Intérieur doivent être rejoints par leurs collègues des Affaires étrangères ainsi que par des délégations turque, jordanienne, libanaise et de pays des Balkans, pour une conférence sur la crise migratoire.

“Les retours sont toujours durs, mais (…) nous ne pouvons accueillir et soutenir les réfugiés ayant besoin d’être protégés que si ceux qui n’en ont pas besoin ne viennent pas ou sont rapidement reconduits”, a déclaré le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière, à son arrivée à Luxembourg.

Avant la réunion, Simonetta Sommaruga a insisté pour que tout soit entrepris “pour protéger celui qui a vraiment besoin d’une protection”. Ceux-ci sont nombreux, selon la présidente de la Confédération qui représente la Suisse, membre associée aux accords de Schengen et Dublin.

Renforcer Frontex

Comme François Hollande mercredi au Parlement européen, le ministre Français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a proposé de doter l’agence Frontex de moyens supplémentaires et de créer à terme un corps européen spécifiquement chargé comme elle de la sécurité aux frontières extérieures de l’Union. Ce corps pourrait être habilité à intervenir dans les Etats membres qui ne peuvent l’assurer eux-mêmes.

Mercredi, le président français et la chancelière allemande Angela Merkel ont consacré l’essentiel de leur discours à la crise migratoire, qui met les mécanismes européens à rude épreuve, notamment l’accord de Schengen.

L’un des points les plus épineux des débats en cours concerne la répartition des réfugiés arrivés en Grèce et en Italie. Les pays d’Europe centrale et orientale restent hostiles au principe des quotas contraignants. Les premières répartitions doivent avoir lieu vendredi. Elles concernent des Erythréens arrivés en Italie, qui doivent être accueillis en Suède.

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