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Les pilotes d’Air France disent “oui” à une nouvelle compagnie

Le "oui" des pilotes est un "ouf" de soulagement pour la direction d'Air France. Elle avait fait de "Boost" le projet-phare de son plan stratégique (archives). KEYSTONE/STEFFEN SCHMIDT sda-ats

(Keystone-ATS) Le premier syndicat de pilotes d’Air France a validé la création d’une compagnie à coûts réduits sur moyen et long-courrier. Pas moins de 78,2% de ses adhérents ont dit “oui” au projet stratégique de l’entreprise, a annoncé lundi le SNPL dans un communiqué.

Le taux de participation au scrutin a atteint près de 83%, selon le syndicat. Le feu vert du SNPL était indispensable pour l’application du plan stratégique d’Air France, “Trust Together” (“La confiance ensemble”), dont le projet de filiale est une composante essentielle.

Le groupe aérien a prévu de lancer la compagnie dès l’automne 2017 sur moyen-courrier, puis à l’été 2018 sur long-courrier. Son objectif est de maintenir les lignes actuellement déficitaires sur Air France voire d’en ouvrir de nouvelles.

Projet alternatif peu soutenu

Le projet d’accord “Trust Together”, négocié pendant de long mois entre la direction d’Air France et les deux syndicats de pilotes (SNPL et Spaf), sera “signé par le SNPL Air France dans les toutes prochaines heures”, a indiqué le syndicat.

Le texte prévoit également “d’entériner des efforts de productivité à hauteur de 40 millions d’euros (44 millions de francs) annuels ainsi qu’un processus de rattrapage des parts de production perdues” par Air France ces dernières années aux dépens de KLM, a-t-il précisé.

Le bureau du SNPL, qui, fâché par certains points du projet d’accord, avait mis au vote un projet alternatif au texte de la direction, a été désavoué. Son contre-projet n’a obtenu que 16,4% des suffrages.

“Reprendre l’offensive”

Le “oui” des pilotes est un “ouf” de soulagement pour la direction d’Air France. Elle avait fait de “Boost” le projet-phare de son plan stratégique.

Chaque camp a “fait un pas” vers l’autre pour aboutir à un accord “historique”, “massivement compris et approuvé” par les pilotes, s’est félicité Gilles Gateau, DRH du groupe Air France. Ce dénouement témoigne d’une “envie de tourner la page après plusieurs années de dialogue social difficile”, selon lui.

Interrogé sur le nom de la future compagnie, M. Gateau a indiqué qu’une “présentation complète” serait faite “dans quelques jours”.

Il s’agit pour Air France-KLM, deuxième transporteur aérien en Europe, de “reprendre l’offensive” sur des segments où il est attaqué frontalement par les low-cost et les compagnies du Golfe.

Environ 750 nouveaux pilotes

Les vols “Boost” seront opérés par des pilotes Air France volontaires, avec des conditions d’emploi et de rémunération inchangées. Les hôtesses et stewards seront en revanche recrutés en externe, à un coût inférieur à celui d’Air France. Une partie du personnel au sol sera externalisé.

La flotte sera limitée à 18 avions moyen-courriers et dix long-courriers, une concession apportée aux syndicats qui redoutaient à terme un transfert d’activité depuis la compagnie historique Air France.

Le but est uniquement de “garder dans le groupe (…) les lignes sur lesquelles on souffre” le plus, a insisté M. Gateau, insistant sur “l’effet vertueux” de l’accord en matière d’emploi. La direction envisage le recrutement d’environ “750 pilotes d’ici à 2020”, dont le premier tiers dans l’année à venir.

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