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Les plans britaniques pour l’après-guerre en Irak “inadéquats”

"Malgré les avertissements, les conséquences de l'invasion ont été sous-estimées. La planification et les préparatifs pour l'Irak après Saddam étaient complètement inadéquats", a précisé M. Chilcot lors de la présentation de son rapport. KEYSTONE/AP Getty Images Europe Pool/DAN KITWOOD sda-ats

(Keystone-ATS) Les plans britanniques pour l’après-invasion de l’Irak en 2003 étaient “complètement inadéquats”, a estimé mercredi John Chilcot, le président de la commission d’enquête. Cette dernière avait été mise en place il y a sept ans pour enquêter sur cette guerre.

“Malgré les avertissements, les conséquences de l’invasion ont été sous-estimées. La planification et les préparatifs pour l’Irak après Saddam étaient complètement inadéquats”, a précisé M. Chilcot. Son rapport dresse un bilan sévère de l’action du Premier ministre de l’époque, Tony Blair.

“Nous avons conclu que le Royaume-Uni avait décidé de se joindre à l’invasion de l’Irak avant que toutes les alternatives pacifiques pour obtenir le désarmement (du pays) ne soient épuisées”, a dit M. Chilcot. Il estime que “l’action militaire n’était pas inévitable à l’époque”.

Il a dénoncé le fait que Londres se soit appuyé sur des informations des services de renseignements qui n’avaient pas été suffisamment vérifiées. “En mars 2003, il n’y avait pas de menace imminente de Saddam Hussein. La stratégie de confinement pouvait continuer pour un certain temps”, a-t-il dit. M. Chilcot a également souligné que le conseil de sécurité des Nations unies soutenait la poursuite des inspections et de la surveillance.

Pas à la hauteur

“Le gouvernement a échoué à prendre en compte l’ampleur de la tâche nécessaire pour stabiliser, administrer et reconstruire l’Irak et les responsabilités qui allaient incomber au Royaume-Uni”, a-t-il poursuivi. Les efforts déployés par Londres “n’ont jamais été à la hauteur du défi” présenté.

Quant aux ressources militaires engagées, elles ont été faibles et inadaptées. “Nous avons trouvé que le ministère de la Défense s’était montré lent à répondre à la menace présentée par les engins explosifs improvisés et que les retards enregistrés pour fournir les engins de patrouille blindés adéquats n’auraient pas dû être tolérés”, a-t-il dit.

Tony Blair a réagi en déclarant avoir pris la décision de participer à la guerre en Irak de bonne foi et dit qu’il acceptait la “pleine responsabilité” de ses éventuelles erreurs “sans exception ni excuse”.

Mercredi matin, des manifestants ont accueilli Tony Blair devant son domicile. “Blair a menti, des milliers de personnes sont mortes”, “Tony Blair, criminel de guerre”, ont-ils crié. Cent-soixante-dix-neuf soldats britanniques ont en effet été tués dans le conflit, pendant les six ans d’engagement britannique jusque 2009.

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