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Les propos du Premier ministre grec irritent trois gouvernements

(Keystone-ATS) Le gouvernement allemand a qualifié de “faute” les propos tenus samedi par le Premier ministre grec. Ce dernier avait accusé l’Espagne et le Portugal de s’être ligués contre la Grèce lors des négociations sur la dette hellène. Madrid et Lisbonne avaient vivement réagi dimanche à ces attaques.

La déclaration d’Alexis Tsipras “était une faute très inhabituelle selon les critères européens. Cela ne se fait pas dans l’Eurogroupe”, a déclaré Martin Jäger, porte-parole du ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble.

Les relations entre Berlin et Athènes se sont nettement tendues depuis l’arrivée au pouvoir en Grèce de la gauche radicale Syriza. Celle-ci a promis de remettre en cause la politique de réformes économiques défendue par l’Allemagne en Europe.

Les députés allemands avaient approuvé vendredi la prolongation d’un programme européen de soutien financier à la Grèce, malgré de fortes réticences dans la population allemande. M. Schäuble a affirmé que ce soutien à la Grèce n’était “pas une décision facile”, notamment en raison des prises de position récurrentes du gouvernement grec contre les contreparties aux aides financières imposées par les créanciers (UE, FMI, BCE).

Confiance entamée

Martin Jäger a pris lundi la défense de l’Espagne et du Portugal. Ces deux pays “sont des partenaires avec lesquels nous coopérons très étroitement. Nous avons une très haute reconnaissance pour ce qu’ils ont réussi sur la voie des réformes ces dernières années”, a-t-il dit.

Interrogé sur la confiance que l’Allemagne pouvait placer dans les engagements de réformes arrachées à la Grèce après d’âpres négociations, M. Jäger n’a pas caché les doutes de son ministre. “C’est un fait que beaucoup de confiance a été perdue ces dernières semaines”, a-t-il déclaré.

Le compromis conclu par M. Tsipras à Bruxelles pour prolonger l’aider européenne à la Grèce est contesté dans ses propres rangs et a fait descendre des manifestants dans la rue. Samedi, il a accusé l’Espagne et le Portugal d’avoir voulu conduire son pays à “une asphyxie financière” lors des négociations.

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