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Les quatre premières banques grecques ont besoin de capitaux

(Keystone-ATS) La Banque centrale européenne (BCE) a estimé à 14,4 milliards d’euros (15,6 milliards de francs) le besoin en capitaux des quatre principales banques grecques. Un montant inférieur aux sommes prévues par les partenaires de la Grèce pour leur recapitalisation.

L’estimation de la BCE, publiée samedi, se fonde sur des tests de résistance et les bilans des quatre principales banques de Grèce: Alpha Bank, Eurobank, NBG et Piraeus Bank. Elle “révèle un besoin de capital total de 4,4 milliards d’euros dans le scénario de base et de 14,4 milliards d’euros dans le scénario défavorable”, c’est à dire en cas de détérioration de la situation économique.

Les quatre banques ont souffert des sorties de capitaux et de la dégradation de l’économie grecque. Elles ont jusqu’à vendredi prochain pour présenter un plan pour couvrir leurs besoins en capitaux à l’autorité européenne de supervision bancaire, le nouvel organe de contrôle lancé en novembre 2014 sous l’égide de la BCE.

Résistance financière

“Cela va ouvrir un processus de recapitalisation dans le cadre du programme d’ajustement économique (en Grèce, Ndlr.) qui doit être achevé d’ici la fin de l’année”, a précisé l’institution monétaire de l’Union européenne dans son communiqué.

“Le fait de couvrir ces besoins en levant du capital va se traduire par la création de réserves supplémentaires pour les banques”, ajoute la BCE. Cela va contribuer à améliorer leur résistance financière et leur capacité à faire face à de nouvelles crises.

Piraeus Bank apparaît comme la plus fragile. Son manque de capital s’élève à près de 5 milliards d’euros en cas de scénario défavorable, et de 2,2 milliards dans le scénario de base.

Défauts de remboursement

La BCE a évalué un scénario dit “de base”. Celui-ci estime le montant des prêts accordés par les banques qui ne seraient pas remboursés si la situation économique de la Grèce évoluait conformément aux attentes jusqu’en 2017.

L’institution monétaire a également calculé les conséquences en termes de défauts de remboursement d’un scénario dit “tendu” dans lequel l’activité se contracterait davantage qu’attendu. Son estimation a conduit au montant de 14,4 milliards d’euros.

Loi adoptée au Parlement

Le Parlement grec a adopté samedi soir avec une grande majorité le projet de loi mettant en place les règles pour le lancement de cette recapitalisation dès lundi. Tous les partis parlementaires à l’exception des communistes KKE et les néonazis d’Aube dorée ont voté en faveur de cette loi.

Le ministre grec des Finances Eucleide Tsakalotos s’est dit “optimiste” sur la procédure de la recapitalisation. Il a souligné que la participation de la Banque européenne de développement (BERD) à la recapitalisation était un bon signe pour les marchés.

Le projet de loi prévoit un rôle renforcé pour le Fonds hellénique de stabilité (FHS), partie prenante de l’opération, qui devra évaluer la gestion des banques par leur direction.

Stimuler les investisseurs

Le troisième plan de secours financier accordé cet été à la Grèce par ses créanciers internationaux s’élève au total à 86 milliards d’euros. Il prévoit de consacrer jusqu’à 25 milliards au soutien du secteur bancaire grec.

Le fait que les besoins estimés soient inférieurs à cette somme pourrait inciter les investisseurs à revenir en Grèce. Cela pourrait aussi limiter l’injection d’argent public dans le capital des banques.

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