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Les recherches perturbées par un regain d’activité du volcan de Feu

Les recherches de disparus autour du Volcan de Feu au Guatemala sont perturbées par de nouvelles explosions et écoulements de lave. KEYSTONE/AP/RODRIGO ABD sda-ats

(Keystone-ATS) Les recherches de disparus autour du Volcan de Feu au Guatemala étaient perturbées par de nouvelles explosions et écoulements de lave. Ils surviennent trois jours après l’éruption spectaculaire qui a fait au moins 75 morts et près de 200 disparus.

L’institut guatémaltèque de vulcanologie (Insivumeh) a annoncé que le volcan, d’où s’échappait encore mercredi une colonne de fumée et de cendres, continuerait dans la journée à émettre des explosions de faible intensité à la fréquence de quatre ou cinq par heure. “Les explosions provoquent des coulées modérées d’environ 800 à 1000 mètres”, a ajouté l’Insivumeh.

Mardi soir, une forte explosion dans le cratère a de nouveau semé la panique parmi les habitants qui avaient regagné leurs villages. Secouristes, policiers et militaires ont également été contraints de quitter les lieux, avant d’être autorisés mercredi matin à reprendre leurs opérations de recherche de disparus dans la “zone 0”.

Dimanche, les projections spectaculaires de lave et de cendres de ce cratère culminant à 3763 mètres et situé à 35 kilomètres au sud-ouest de la capitale Guatemala ont semé la panique dans les bourgs ruraux situés sur le flanc du volcan, faisant au moins 75 morts, 44 blessés et 192 disparus dans la municipalité d’Escuintla et ses environs.

L’éruption a également fait 46 blessés et entraîné l’évacuation de 12’089 personnes, selon la Coordination nationale de lutte contre les catastrophes naturelles (Conred). La catastrophe a affecté, à divers degrés, un total de 1,7 million de Guatémaltèques.

L’aide internationale retardée

Sergio Cabañas, directeur des opérations de secours de la Conred, a annoncé que les fouilles seraient menées à leur terme dans toute la zone, même s’il reconnaît que la probabilité de retrouver des survivants est infime 72 heures après le drame. “Si on est piégé dans le flux pyroclastique (composé de cendres, de boue, d’eau, et de roches à haute températures, ndlr) il est difficile de rester en vie”, a-t-il souligné, ajoutant que certains corps totalement calcinés pourraient ne jamais être retrouvés.

Mercredi, des policiers étaient chargés de peindre en rouge les amas de débris déjà fouillés par les secouristes dans les hameaux les plus touchés de San Miguel Los Lotes et El Rodeo. Sur place, de nombreux volontaires apportaient eau et nourriture aux secouristes.

De nombreux pays tels que les Etats-Unis, le Chili, le Mexique ou le Venezuela ont proposé leur aide aux autorités guatémaltèques, mais ces offres ne se sont pas concrétisées faute d’appel officiel du gouvernement, qui dit attendre le feu vert de la Conred qui coordonne la protection civile.

“Nous sommes préparés et prêts pour que la Conred, entité responsable des urgences, nous autorise à lancer un appel international”, a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux Guatémaltèques manifestaient leur frustration face à la passivité du gouvernement du président Jimmy Morales sur ce dossier.

A Genève, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a annoncé mercredi qu’elle débloquait 250’000 francs de son fonds d’urgence. Ce financement doit permettre à la Croix-Rouge locale d’aider 3000 rescapés pendant quelques mois. Le président de la FICR Francesco Rocca sera dans la région jeudi.

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