Les retraités proposent une hausse des cotisations sur tous revenus
(Keystone-ATS) Berne – Augmenter l’âge de la retraite est une “fausse bonne idée”, estime la Fédération des Associations des retraités (FARES). Pour financer l’AVS, elle propose notamment de prélever une cotisation sur tous les revenus, voire une hausse de l’impôt fédéral direct.
La FARES redoute un futur démantèlement de l’AVS. Elle fonde ses craintes sur l’étude Bonoli parue en 2008, commandée par l’Office fédéral des assurances sociales.
Alors que la 11e révision de l’AVS peine à s’imposer aux Chambres, il est déjà question de la 12e révision. Celle-ci pourrait s’inspirer de cette étude Bonoli, d’où les doutes de la FARES.
Si cette étude est appliquée, “les prestations subiront en général une cure d’austérité”, a déploré le mathématicien Gérard Heimberg lors d’une conférence de presse jeudi à Berne. “Les rentes seront individualisées, basées sur la situation de chaque retraité et sur l’évolution de l’économie.”
Besoins vitaux
Les prestations seront soumises à conditions. “Elles se rapprocheront alors du système des prestations complémentaires ou de l’aide sociale”. Ces mesures ne permettront pas de respecter le mandat constitutionnel qui prévoit que les rentes doivent couvrir les besoins vitaux de manière appropriée, a-t-il rappelé.
La FARES admet qu’il faudra renforcer le financement de l’AVS d’ici quelques années. Elle plaide à cette fin pour une hausse des cotisations. Elle propose aussi que des cotisations soient prélevées sur tous les revenus, notamment les bonus ou les stock-options versés dans les entreprises.
Gains en capital
Une cotisation AVS pourrait frapper les revenus financiers tels que les gains en capital. Un financement supplémentaire pourrait être obtenu via une hausse non pas de la TVA mais de l’impôt fédéral direct, selon la FARES.
Co-présidente de l’association, Christiane Jaquet-Berger estime que l’augmentation de l’âge de la retraite ne s’impose pas. “C’est une fausse bonne idée dans une période où tant de jeunes ont de la peine à trouver du travail.”
