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Les secours peinent à atteindre les zones sinistrées en Asie

(Keystone-ATS) Les secouristes peinaient mardi à atteindre des zones isolées touchées par le séisme qui a fait plus de 350 morts aux confins du Pakistan et de l’Afghanistan. Les talibans se sont pour leur part engagés à aider les sinistrés.

Des enterrements collectifs ont été organisés dans les deux pays, où le bilan risque encore de s’alourdir à mesure que les secours progresseront vers les zones isolées touchées.

En Afghanistan, les talibans, dont la forte présence dans certaines régions pourrait compliquer les secours, se sont engagés à aider les sinistrés de cette secousse de magnitude 7,5 qui s’est produite lundi et a provoqué des glissements de terrain et parfois coupé les communications.

Certaines zones restent complètement coupées du monde. Au Pakistan, la police ne parvenait par exemple pas à joindre les autorités du Kohistan, un district de la province de Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest) où vivent 500’000 personnes, a indiqué un responsable policier à Peshawar, le chef-lieu provincial.

La majorité des victimes étaient recensées au Pakistan: 248 morts, dont 202 dans la Khyber Pakhtunkhwa, selon l’Autorité nationale de gestion des catastrophes naturelles.

Suspendus à la météo

Le Premier ministre Nawaz Sharif, rentré mardi d’une visite aux Etats-Unis, a promis aux survivants “des compensations généreuses pour qu’ils puissent reconstruire de meilleures maisons”.

Il s’est rendu à Shangla, qui pourrait être le district pakistanais le plus touché avec 49 morts recensés jusque-là. Dans le village de Gandao, la quasi totalité des 300 maisons ont ainsi été endommagées. Nombre d’habitants en sont réduits à dormir dehors dans des températures glaciales, de peur que leurs habitations ne s’effondrent.

Le Croissant rouge pakistanais, qui achemine vers le nord-ouest du pays des couvertures et équipement de fortune, peine à atteindre certaines zones en raison de la neige. “Nous attendons que le temps s’améliore pour entrer en contact avec eux”, a indiqué un cadre de l’organisation, Khalid Bin Waleed.

Les autorités s’efforçaient également d’évaluer la situation à Chitral, où selon un responsable local, plus de 80’000 personnes n’ont plus accès à l’eau potable depuis le séisme. L’armée a évacué des blessés par hélicoptère, et tous les hôpitaux militaires sont en état d’alerte.

Des opérations de déblayage étaient en cours sur l’autoroute du Karakorum qui relie le nord du Pakistan à la Chine et a été coupée par plusieurs glissements de terrain.

Pour nombre d’habitants de cette région, le séisme de lundi a ravivé le douloureux souvenir du terrible tremblement de terre de magnitude 7,6 qui avait fait plus de 75’000 morts il y a dix ans, le 8 octobre 2005.

Bilan revu à la hausse

En Afghanistan, le séisme, dont l’épicentre se trouvait dans les montagnes reculées du Badakhshan (nord-est), avait généré lundi une scène d’horreur dans la ville de Talogan: 12 écolières prises de panique ont péri dans une bousculade alors qu’elles tentaient de fuir leur école.

Dans ce pays, le bilan officiel a été revu à la hausse mardi à 115 morts, des centaines de blessés et 7000 habitations détruites.

Le gouvernement a appelé les organisations humanitaires à la rescousse, mais des responsables d’ONG indiquent avoir du mal à organiser les secours par manque d’information sur la sécurité.

Les zones sinistrées sont difficiles d’accès. Le Badakhshan est très montagneux, et une bonne partie de cette province, ainsi que certaines autres zones touchées, sont aux mains des rebelles talibans, compliquant les opérations de secours.

Le mouvement taliban a appelé les organisations humanitaires à aider les victimes, et ses combattants à apporter leur “aide inconditionnelle” aux secours.

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