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Les Seychellois aux urnes pour la présidentielle anticipée

(Keystone-ATS) Les trois principales îles des Seychelles ont voté lors de la dernière phase d’un scrutin présidentiel anticipé. Celui-ci est étalé sur 3 jours en raison de l’éparpillement dans l’océan Indien des 115 îles de l’archipel.

Le vote est terminé et le dépouillement a commencé dans l’ensemble des bureaux, a annoncé dans la soirée, à la radio nationale, Charles Morin, directeur des opérations de vote. Le vote s’est déroulé sans incident notable dans l’ensemble de l’archipel. A 18h30, la participation était de 68% des quelque 70’000 électeurs inscrits, selon M. Morin.

Les opérations de vote ont parfois pris fin plus de deux heures après la clôture du scrutin, fixée à 19h00 (18h00en Suisse), de nombreux électeurs ayant attendu le rafraîchissement de la fin de journée, particulièrement chaude samedi, pour se rendre aux urnes.

Au bureau de vote de Rivière anglaise, dans la banlieue de Victoria, la capitale située sur île principale de Mahé, le dépouillement n’a ainsi commencé qu’à 21h40, selon le correspondant de l’AFP.

Depuis jeudi déjà

Jeudi et vendredi, les agents de la commission électorale ont déjà parcouru par avion plusieurs îles, dont la plus éloignée est distante de plus 1100 km de la principale Mahé, où se trouve la capitale Victoria, pour y installer des bureaux de vote et y recueillir les suffrages, surtout ceux des employés d’hôtel ou de la société parapublique chargée de l’exploitation des îles.

Samedi, c’était au tour des îles de Mahé, Praslin et La Digue, où vivent près de 98% des 90 000 habitants, d’aller voter.

Cette présidentielle anticipée, convoquée par le président James Michel qui brigue un 3e mandat de 5 ans, le dernier que lui autorise la Constitution, voit s’affronter un nombre record de candidats, six au total, et pourrait donner lieu à un 2e tour, fait inédit depuis le retour du multipartisme en 1993.

Nouvelle légitimité

Le scrutin était initialement prévu au premier semestre 2016 mais James Michel, confronté à une fronde au sein de son parti “Lepep” (“Le peuple” en créole), a convoqué un scrutin anticipé dans le but, selon les observateurs, de donner une nouvelle légitimité à son pouvoir.

Durant sa campagne, il a appelé les Seychellois à lui permettre de terminer le travail entrepris lors de ses deux premiers mandats, notamment les réformes économiques lancées depuis 2008 et ayant permis de sauver les Seychelles d’une quasi-faillite. De son côté, l’opposition a appelé au changement, dénonçant la corruption du gouvernement, des accusations balayées par le chef de l’Etat.

Un pasteur dans la course

De nombreux hauts cadres de Lepep – issu de l’ancien parti unique et au pouvoir depuis le retour du multipartisme – ont récemment claqué la porte pour aller fonder leur propre formation “Lalyans Seselwa” (“L’Alliance seychelloise”, en créole), dont Patrick Pillay, ex-ministre des affaires étrangères et de la santé du président Michel, défendra les couleurs.

M. Pillay et le pasteur anglican Wavel Ramkalawan, candidat pour la cinquième fois du Parti national des Seychelles (SNP) – jusqu’ici principal parti d’opposition -, sont les deux seuls à espérer pouvoir disputer la victoire au candidat sortant.

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