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Les sociétés suisses manquent de politique de droits humains

(Keystone-ATS) Les 200 plus grandes entreprises suisses ont encore du chemin à accomplir en matière de droits de l’homme. Seuls 11% d’entre elles ont adapté leur politique aux principes directeurs des Nations unies en la matière, constate une étude.

Les entreprises doivent respecter les droits humains dans toutes leurs relations commerciales et partout où elles sont actives, relève Pain pour le prochain dans une étude publiée mardi et menée avec Action de Carême. Le principe a été adopté par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU il y a cinq ans.

Sur les 200 plus grandes entreprises suisses, seules 22 font référence à ces principes directeurs. Ces dernières communiquent ainsi comment “elles comptent les appliquer pour s’assurer que leurs activités n’impliquent pas de violations des droits de l’homme”. Le taux descend même à 3% pour les entreprises non cotées à la Bourse.

Droits du travail

En élargissant aux codes de conduite des sociétés, il apparaît que ceux-ci se limitent souvent aux droits du travail. “Près de deux firmes sur trois n’ont ni politique de droits humains conforme aux principes directeurs de l’ONU, ni code de conduite”, déplore Chantal Peyer, responsable “économie éthique” chez Pain pour le prochain.

A ses yeux, il manque des objectifs clairs au sein de ces entreprises et chez leurs principaux fournisseurs pour y garantir le respect des droits humains. En ce qui concerne les firmes qui ne sont pas cotées, 73% d’entre elles n’ont pas de politique en la matière.

La situation est un peu plus positive pour les entreprises cotées: une sur deux dispose d’une politique de droits humains ou d’un code de conduite. Mais, selon Pain pour le prochain, un manque de transparence empêche de vérifier la “qualité des objectifs définis, ni dans quelle mesure ceux-ci sont mis en oeuvre”.

Prise de conscience

“Auprès d’une majorité d’entreprise, une prise de conscience n’a pas encore eu lieu quant au fait qu’elles doivent faire respecter les droits humains également dans leurs filiales et chez leurs fournisseurs en dehors de la Suisse”, estime Chantal Peyer.

“Par atteintes aux droits humains, il faut comprendre le travail des enfants, des employés et des places de travail qui ne sont pas suffisamment protégés des produits toxiques utilisés, des déplacements forcés de communautés entières ou encore la pollution de l’eau et de l’air”, explique l’organisation.

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